samedi 30 septembre 2023

Sonnets sertis. L'écho du souvenir

Je me souviens de tout, des joies et des discordes
Du café, de la Place, du beau et du hideux.

Les feux de mai donnaient des reflets couleur cuivre
À tes cheveux bouclés, bel ami, bel amant ;
Comme les fleurs, l’amour se flétrit sous le givre
Des matins de septembre, aux frissons l’endormant.

Tant d’hommes ont écrit de romantiques livres,
Parlant abondamment de défunts sentiments,
Qui, mystérieusement, aux froids n’ont pu survivre ;
D’abdiquer, les regrets restent leur châtiment.

Comme l’Empire a chu, sur les rives du Tibre,
Par lâcheté l’amour, esclave, se soumet
À ses anciens penchants, sans vouloir rester libre.

Prévoyance, en ton nom, un tel crime on commet !
Car de l'ardeur d’antan, que reste-t-il qui vibre,
Sinon l’amer regret d’un lointain mois de mai ?

Je passe assez souvent en ce lieu où se tordent
Les souvenirs laissés, pauvre amant galvaudeux.

Le baiser © Félicien Rops

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