dimanche 29 novembre 2015

Rimes de saison. Feuilles mortes

Vois les feuilles mortes tombent dans le silence
Et la vie continue comme coule un torrent
On croirait que tout n’est ici-bas qu’indifférence
Qu’est-ce qu’une feuille dans un bois proliférant

Des marcheurs aveugles en convoi continuent
Quand l’un d’eux tombe au sol et périt délaissé
Car il faut avancer sans larmes saugrenues
Sans cris inutiles pour un troupeau pressé

Le bruit des pas couvre l’éventuelle plainte
L’un n’est rien sans la troupe et seul compte demain
Le vent emporte hier effaçant toute empreinte
Survivre et demeurer sans songer à l’humain

J’ai toujours cheminé le nez dans les étoiles
Et les pieds dans la boue ignorant l’avenir
Vers un autre futur voulant mettre les voiles
De suivre le groupe j'aimerais m’abstenir

Un jour je tomberais à mon tour de la branche
Largué je ne pourrais que muer en humus
Il ne restera rien des jours noirs des nuits blanches
On tombe dans l’oubli et c’est le terminus
Feuilles mortes© Mapomme et B. Monginoux

Rimes de saison. L'endormi prévernal

Allons bel endormi quitte tes draps de neige
Et sur les branches nues fais fondre le cristal
Des lustres réfractant l’étonnant sortilège
D’un éclat auroral offrant son récital

Renais et quitte enfin ta torpeur sacrilège
Prolongeant le séjour d’un monde fantomal
Dont les demi-tons font de fades florilèges
Je voudrais un pinceau sans nul pigment hiémal

Laissant les sombres bords où Pluton tient son siège
Chasse ces ternes cieux pour l’azur virginal
Le brouillard hypnotique a refermé son piège
Qui sécrète en mon cœur son venin hivernal 

Seul l’espoir d’un regain du gouffre me protège
De ton retard ne naît aucun doute abyssal 
Du cycle des saisons je sais le lent cortège
Même si ton retard Printemps est colossal 
Endormi prévernal© Mapomme et Mimiami 



vendredi 27 novembre 2015

Rimes de saison. Pavoiser sans se pavaner

La liberté brandit un drapeau tricolore
Oriflamme et phare qui éclaire nos pas
Car au bout de la nuit l’or du jour va éclore
 Si notre élan commun ne se désunit pas

Pour rejeter des ténèbres le maléfice
Marchons sur les traces de nos hardis aînés
Risquant leur vie prêts à en faire sacrifice
Plutôt qu’aux limbes être un esprit enchaîné

Hier encor on marchait tout empli d’insouciance
En croyant que nos droits étaient un dû acquis
Fragiles sont ces fleurs tous prenons-en conscience
Car ce bouquet jadis fut durement conquis

Il n’est rien d'éternel et le temple éphémère
Dont stables nous pensions les antiques piliers
Se lézarde et tremble si gronde le tonnerre
Si l’on sape sa base à grands coups de bélier

Sommes-nous prêts à accepter que l’on nous prive
Du sel du quotidien à marcher dos courbé
Et à fermer les yeux sur toutes les dérives
Des non républicains aux cœurs exacerbés

Dont les violents propos sapent la forteresse
Où une longue paix nous berça d’illusions
Nous n’avons pas le droit de laisser par paresse
La haine générer les pires exclusions

La liberté montre la voie dans la grisaille
Tous unis par bien plus que la caste ou le sang
Frémissons pour nos vies craignons les représailles
Sans céder au pouvoir des schismes naissants

Nos droits sont un bastion Défendons ses murailles
Sinon le Vandale deviendra tout-puissant
Nous irons orphelins aux mornes funérailles
D’un monde révolu en troupeau vagissant
Liberté guidant le peuple© Mapomme et Delacroix


mercredi 25 novembre 2015

Rimes de saison. Le retour d’Eurydice

Qui n’a jamais connu un printemps en automne
Ce même après des jours où un sombre éclaireur
Clama l’imminence dans la campagne atone
 Du solsticial  hyver souverain des terreurs

Soudain d’une saison le cours de l’an avance
Comme si l’on buvait à la source des dieux
La mythique fontaine d’éternelle jouvence
Qu’en vain on a cherché en tout siècle en tous lieux

Le soleil revenu des enfers tel Orphée
Et la pure eau d’azur transmutent le plomb vil
Pesant sur nos âmes qui en sont étouffées
Irradiant d’or divin notre sinistre exil

On sait que ce printemps est un feu éphémère
Le phénix d’un seul jour par le feu consumé
L’ersatz d’éternité n’est rien qu’une chimère
Demain l’aube naîtra sur les champs embrumés

Mais ce printemps si bref de l’espoir est le germe
Dormant sous la terre durant les jours frileux
Et avec persistance en attendant leur terme
Pour fleurir sans fracas dès les premiers ciels bleus

Ce beau jour passager vient donc comme un indice
Un serment solennel fait aux désespérés 
Que des enfers glacés reviendra Eurydice
Que de notre tristesse on sera libéré 

Le retour d'Eurydice© Mapomme 


lundi 23 novembre 2015

Rimes de saison. La fange des crues soudaines

Parfois de façon brusque on peut subir la crue
Couvrant de sa fange tous les instants passés
Les photos des défunts des âmes disparues
 Que le limon furieux aimerait effacer

Soudain ce sont nos vies qui se voient parcourues
Par un torrent de boue par un flot de néant
Si la boue pollue tout il faut laver nos rues
Et chasser de nos cœurs les gouffres noirs béants

Au fond du trou survient une chose imprévue
Ainsi tous ces voisins hier indifférents
Quand nos vies se trouvaient loin d’être dépourvues
En plein tourment viendront en amis en parents

Il faut laver la fange d’une crue impromptue
Ne jamais se laisser submerger par l’instant
Notre instinct de survie sans cesse s’évertue
À songer que demain reviendra le printemps

Que la mélancolie ne soit jamais exclue
Regrettons un Éden dont on nous a chassés
La tristesse est toujours facteur de plus-value
Quand nous aurons quitté le jour d’hiver glacé

Les heures de bonheur s’en trouveront accrues
Si nos cœurs choisissent Tristesse de Chopin
C’est pour pouvoir goûter quand viendra la décrue
 La gaieté d’Offenbach et le temps des copains 
 La fange des crues soudaines© Mapomme


dimanche 22 novembre 2015

Rimes de saison. L’ire de Polyphème

De brusques bourrasques sont l’aveugle émondeur
Qui brise avec fureur quelques branches naissantes
Qui jamais ne verront des épis la blondeur
Quand juin trembleur frémit sa brise caressante 

Gisant sur le sol froid du sentier serpentant
Tels des soldats sans vie que semait l’Infortune
Sur tous les champs d’horreur lors des guerres d’antan
Fagotés ils feront des flambées opportunes

Ce bois mort ne verra jamais un seul bourgeon
Ni des feuilles verdir scintillant sous l’orage
Un arbre sans lignage un futur sans surgeon
Parce que le vent soufflait et qu’il passait sa rage  

Comme au matin brumeux lors d’un nième assaut
Des balles condamnaient au sortir des tranchées
De possibles futurs sans cris et sans tressauts
Quand d’autres percevraient sur eux leur fée penchée

Il n’est pas de destin et pas d’anges gardiens
Rien qu’un cyclope aveugle et furieux en son antre
Attrapant au hasard les marins achéens
Quand d’autres s’échappaient sans finir dans son ventre

Quant au vent né soudain et briseur de destin
Nul ne sait la raison des mortelles rafales
Sa violence est gratuite et ses choix indistincts
À l’instar des guerriers des sectes acéphales
L'ire de Polyphème© Mapomme 



samedi 21 novembre 2015

Rimes de saison. Multitude de Faust

Une cause peut-elle être de tout la cause
Ou sont-ce les humains par un travers commun
Qui en se voulant saints deviennent inhumains
 Trahissant toute cause au gré de leur psychose

Sur d’anciens manuscrits ils dissertent et glosent
Se prétendant dévots ils se muent en démons
Par le feu et le plomb livrant d’impies sermons
Car folie et orgueil prient les paupières closes

Comme on fait religion d’un homme sans croyance
L’homme providentiel dieu parmi les mortels
Qui nous fascine et met en nos têtes martel
Faisant d’un sanglant meurtre une noble vaillance  

En uniforme sombre une troupe parade
De tout sens critique l’esprit rincé vidé
En guerriers affidés prêts à tout trucider
Et le surhomme rit de cette mascarade

Pour un commun bien-être une armée pitoyable
Au lieu de vivre mieux préférera périr
De ce terrible mal nul ne pourra guérir
Cette idée me paraît simplement effroyable

Certains contrats masquent d’asservissantes clauses
Qu’on signe avec du sang en Faust des temps présents
Et nous perdons notre âme en restant complaisant
La cause tant vantée peut donc trahir la cause
Légions de Faust© Mapomme et Murnau


mercredi 18 novembre 2015

Rimes de saison. Perce-neige et jonquilles

Amis buvons un coup dans un bar un bistrot
Aux vivants et aux morts levons bien haut nos verres
Contre l’hiver lançant un brusque assaut sévère
 Profitons à nouveau de moments magistraux

Soyons plus forts encor que le roc face au vent
Afin que son action demeure dérisoire
Que la moindre avancée soit toujours illusoire
Même s’il est des jours risqués et éprouvants

Buvons de l’eau du vin une bière un café
Rions et soyons fous exposés aux terrasses
Du fruit d’or de la vie restons toujours voraces
Et n’hésitons jamais à rire et s’esclaffer  

L’hiver voudrait chasser la gaieté des cités
La transir la glacer la condamner à l’ombre
Abolir le partage n’en laisser que décombres
Que pèse sur nos vies un froid d’atrocités

Sitôt que le jour meurt en un éclat sanglant
L’hiver se fait mordant et voudrait nous soumettre
De nos libres esprits n’en faisons pas le maître
Qu’il n’aille point drapé d’un prestige aveuglant

L’hiver déchaînera ses frimas quelques temps
Et on grelottera sous notre couverture
Subissant de Borée sa longue dictature
In fine renaîtra triomphant le printemps  

Amis buvons un coup aujourd’hui comme avant
Avant qu'un vent battant ne glace les terrasses
Un stellaire manteau est un moment de grâce
 Nos verres levons haut aux morts et aux vivants

Perce-neige et jonquilles© Mapomme et Jef 


lundi 16 novembre 2015

Rimes de saison. Délivrez-nous du mal

Il est des jours curieux où le soleil rayonne
Dans le plus pur azur sans un souffle de vent
Pourtant un sentiment étrange et éprouvant
Rend notre esprit distrait Sans but il papillonne

Cette journée exquise à un vin est semblable
Robe rubis parfum divin plaisant beaucoup
Mais laissant en bouche un fâcheux arrière-goût
Altérant tout ce fiel survient sans préalables

Notre âme est occupée par des pensées mouvantes
Et sur rien l’attention ne pourra s’établir
Emplis de compassion submergés sans faiblir
Le drame nous écœure bien plus qu’il n’épouvante

Le glas a retenti au clocher de l’église
Il faut chasser des cœurs cette sourde fureur
Qui naît devant le crime et conduit à l’horreur
Si l’action n’est fondée sur aucune analyse

L’immense tentation il nous faudra combattre
Consistant à suivre le plus mauvais berger
Qui d’une ire sourde voudrait nous submerger
En ce monde le mal ne ferait que s’accroître

Il est des jours curieux où luit l’astre solaire
Où mieux vaut ne rien faire qu’agir trop vite et mal
Si nous laissions renaître en nos cœurs l’animal
Esclaves nous serions d’homicides colères
Délivrez-nous du mal © Mapomme  



samedi 14 novembre 2015

Rimes de saison. Automne écarlate

Ce soir le crépuscule a des tons écarlates
Et la rumeur lointaine à nos portes rugit
L’orage brusquement dans le quartier éclate     
Et les calmes trottoirs de tâches sont rougis

Ailleurs a débarqué ici au cœur des rues
Des âmes en colère ont amené l’enfer
Voulant le Paradis et les coquecigrues
Que vantent des prêcheurs par le feu et le fer

La rue semble si faible et les gens aux terrasses
Ne savent que goûter le plaisir de l’instant
Ils n’ont rien de martial ni épée ni cuirasse
Aucune qualité propre à des combattants

Timorés et vaincus ils rient devant un verre
Heureux de n’avoir pas à travailler demain
Et d’autres apprécient de modernes trouvères
Amer est le réveil et triste est le matin

On se trompe pourtant sur les cités paisibles
New York Londres Madrid ont déjà démontré
Que ces peuples posés sont aussi inflexibles
Devant la barbarie visant leurs libertés

jeudi 12 novembre 2015

Rimes de saison. Le démon de bibi

C’est un mauvais génie me dit mon cul béni
Celui qui voit tout rose ignorant les chloroses
Des forêts à l’automne et des ondées moroses    
Point tu ne dois ouïr ses propos Que nenni

Pourtant je suis ainsi quand je vois une rose
J’en perçois la beauté et le parfum subtil
Mais dans le même temps mon démon dit Plaît-il
La rose en son vase défraîchie se sclérose  

Profite de l’instant plaide mon saint esprit
Inspire le parfum et demeure en osmose
Avec le plaisir simple et aux métamorphoses
Que te dépeindra l’autre affiche ton mépris

Mes amis ont souri à ce tourment sans cause
En notre compagnie lorsque ta bouche a ri
On sent bien que ton cœur dans le fond est marri
Et jamais l’enjouement à ton esprit s’impose

Car ta mélancolie ne connaît nul répit
Ainsi tu fus conçu gai mais aussi morose
Et quand il fait soleil tu marches sous Pluviôse
Le bruit de l’horloge nullement s’assoupit

Entre aube et crépuscule ainsi je vais Tant pis 
L'homme qui ne rit plus © Mapomme 

mardi 10 novembre 2015

Rimes de saison. Les dieux temporels

Les palmiers s’élèvent à l’instar des suppliques
Mais les dieux ont péri aux cieux évaporés
Peinés sont les prieurs et les chœurs sans réplique
Ont bien des icônes du mythe à implorer

Les étoiles brillent bien qu’à présent éteintes
Dans la chambre noire leur souvenir survit
Même si les fervents n’y ont pas les mains jointes
En silence pourtant l’office y est servi

Sur la célèbre allée les fidèles défilent
Et la voie constellée sert à leurs processions
Où les prêtres impurs côtoient les cinéphiles
En passants silencieux de toutes confessions

Les dieux se consument à la poussière d’ange
Or les anges zélés brûlent par les deux bouts
La chandelle abusant de ce mélange étrange
Et quand l’astre s’éteint le sujet est tabou

À l’instar d’Icare les stars brûlent leurs ailes
En côtoyant ainsi les feux des projecteurs
 Sachant éphémère la dévotion nouvelle
Les dieux sont éternels Hélas pas les acteurs
Shining dead star © Mapomme 

lundi 9 novembre 2015

Rimes de saison. Le vallon des larmes de nuit

La nuit avait versé dans le vallon ses larmes
D’épaisses ténèbres Les cœurs s’y abreuvaient
Faisant trembler l’âme sous l’effet de ce charme
Jadis les amoureux enlacés s’y lovaient

Plus tard paraissait l’aube en ce lit de ténèbres
Que tous les chants de coq laissaient indifférent
Et l’ombre s’attardait plus alliée que funèbre
Offrant une heure en plus aux amants s’y terrant

D’automne suintent les branches dévêtues
Dont le froid imprègne les champignons jaillis
Telles des mouettes en session impromptue
À l’ombre du chêne dans le pré sans taillis

L’été a décampé par-delà les montagnes
Le lit de fougères son beau jade a perdu
Égaré sa fraîcheur son vert de cocagne
Il laisse les amants au froid des jours ardus

Où trouver le vallon ignoré de la lune
Quand sur les fougères règne l’éphernité
 D’un paradis d’ombre que nul feu n’importune
Où les serments brûlent leurs ailes tout l’été
Le vallon des larmes de nuit © Mapomme 

dimanche 8 novembre 2015

Rimes de saison. L’herbier mémoriel

J’ai un tiroir empli de printemps imprimés
Un herbier printanier de belles fleurs sauvages
Exhalant des parfums des verts prés sublimés
Poussant hors des serres rétives au servage

J’ai un esprit bourré de jeunes souvenirs
Qui telle une photo un instant restitue
Pourtant la vérité ne saurait y tenir
De notre lumière l’image est revêtue

Dans ce tiroir secret fleurit un chapelet
De printemps momifiés entre des pages blanches
Dont la forme séchée leur parfum rappelait

Mais l’authenticité d’un envolé dimanche
Qu’on aurait conservé dans le plus beau palais
Ne saurait persister entre ces quelques planches
Herbier mémoriel © Mapomme
avec l'aide ma famille Rovaji, coupeuse de jambes 

Rimes de saison. Campu santu

C’est un jardin muré tout resplendissant d’or
Et de mauves bouquets dans les vertes allées
Où le passé les yeux tout pesants d’oubli dort
Dans le calme infini d’une humide vallée

Les seules fleurs poussant en ce lieu retiré
Sont des croix oxydées et des tombeaux de marbre
Une fois l’an c’est peu pour venir soupirer
Sous l’ombrage calme que dispensent les arbres

C’est un funèbre album qui s’ouvre à nos regards
Un village englouti dans le pré d’Asphodèle
Des noms et des dates qu’on lit avec égard
Des parents des amis des anciens nos modèles

Dans l’eau virginale du Léthé tous ont bu
Et consommé les fleurs parmi les Lotophages
L’oubli est leur dîme l’imparable tribut
Un sommeil sans nul songe a payé leur passage

Bientôt nous en serons tremblants nus et glacés
Dans les brouillards épais de l’éternel novembre
 Nous aurons trépassés et serons effacés
Quand les pluies transiront nos âmes et nos membres 
Campu Santu © Mapomme

samedi 7 novembre 2015

Rimes de saison. Que sont nos amours devenues

Nos cœurs longtemps éteints d’ultime flambée rêvent
Et que l’été indien nous réchauffe les sangs
Oh nos amours d’antan se sont montrées si brèves
Que le feu les ramène en phénix renaissant

Plaçons nos corps transis devant la cheminée
Nul émoi ne saisit les mois frileux de l’an
Pas même un souvenir des jeux d’après-dinée
Ne pourrait éblouir nos esprits somnolents

Que le printemps revienne en instillant sa fièvre
En notre âme païenne et dans nos os dolents
Redevenus nigauds goûtons les phrases mièvres
Sans inquiéter l’ego par des mots désolants

La vie sent bien ce vide et s’est interrogée
Se montre-t-elle avide d’éprouver des tourments
Pour quitter le plateau par l'ardent apogée
D’un été en sachant que mentent les serments 
Nostalgie amoureuse © Mapomme
avec le concours de Christophe Honoré 


Rimes de saison. Doutes et regrets de saison

Le printemps hésitant tremble d’incertitude
Quêtant dans les écrits un sens à son chemin
Et un mythique Graal serti de fortitude    
Permettant d’affronter les brumes de demain

Pourquoi naissent les gens et pourquoi donc ils meurent
La vie s’arrête-t-elle après leur grand départ
Et faut-il notamment qu’en vain nos cœurs les pleurent
Invoquent tout printemps aux concepts épars

Depuis la falaise contre laquelle l’onde
S’écrase et éclate de colère écumant
Il mire l’infini des ténèbres profondes
Miroir révélateur d’un total dénuement

L’amour existe-t-il ou n’est-il que chimère
Un reflet stellaire sur l’océan dansant
La vague l’efface de son écume amère
À l’instar de la main pour la fumée d’encens

Les épis de printemps frémissent sous les doutes
Tandis que les hivers s’embrument de regrets
 Chaque saison voudrait voir ses fautes absoutes
Mais délaisse en chemin tout espoir de progrès
Doutes © Mapomme
avec le concours de Naomi Kawase