dimanche 28 février 2021

Elégies. Le monde est une rose et nous les pucerons

La beauté en ce monde est méprisée souvent
Comme l’esprit brillant se trouve la risée
Des forces du néant qui tournent à tout vent
Ainsi la Nature est sans fin vampirisée

En nos jardins la rose au pétale émouvant
Par mille pucerons se voit martyrisée
Altérant sa surface et toujours l’éprouvant
Ses ressources étant pleinement maîtrisée

De ce nocif labeur profitent les fourmis
Qui trairont le miellat des pucerons des roses
Le parasite aussi a son grand ennemi
Qui du monde amplifie la vandale sclérose

Pour un horrible but le monde est donc soumis
Survivre au lieu de vivre est un dessein morose

Le monde est une rose et nous les pucerons © Mapomme

Elégies. Au parfum du présent, sacrifions le futur

Si une fleur est belle on la cueille et voilà
Un fruit qui manquera à l’arbre en son automne
C’est le défaut des fleurs en tenue de gala
Qui attirent l’abeille et le marcheur atone

Le monde en est privé car une main vola
La promesse à venir par fantaisie gloutonne
L’abeille butinant seule se désola
De ce butin impie d'une razzia piétonne

Avide humanité si allait par les champs
La foule citadine insensée qui saccage
Il faudrait se passer des beaux fruits alléchants
Butin plus fructueux des lieux clos de bocages

L’imprévoyant humain sans appétits méchants
Livre dès à présent son futur au pillage


Pour la fleur du présent immolons le futur © Mapomme

samedi 27 février 2021

Elégies. Les fenêtres s’ouvrent en grand sur nos espoirs

Les fenêtres s’ouvrent sur l’Univers béant
Et elles découvrent un univers intime
Ce serait leur fonction sans rideaux malséants
Qui masquent aux regards un rêve illégitime

Nul passant ne saura quelle beauté céans
L’aurait fait soupirer de la grâce victime
Qu’il aurait épousée dans les mois échéants
Face à l’espoir le store est le barrage ultime

Un soir d’hiver marchant soudain on est troublé
Si parfois une ombre sur le voilage danse
Et passant devant lui il en vienne à trembler
Notre cœur renaissant bénit la providence

Ce voile cécitant l’éconduit accablé
Sitôt hachant menu sa curieuse impudence


Un voile de désespoir © Mapomme

Elégies. Souvent on tourne en rond, jouet d’une attraction

La Lune placide voit cette bleue planète
Où sur les continents s’agitent les humains
Cherchant à s’enrichir de façon peu honnête
Et se souciant si peu comment sera demain

Les maîtres sont aussi des grands les marionnettes
Et tous ont oublié le déclin des Romains
Tout auspice fâcheux est taxé de sornette
Les peuples s’obstinant sur leur mauvais chemin

Lune tu as raison de t’être détachée
De cette étrange sphère où la folie fait loi
Car la rage y macère amplement remâchée
Sans régner plus que ça ce qui est un exploit

Si la Terre éclatait dans sa fin déclenchée
Irais-tu affranchie de ton servile emploi ?


Souvent on tourne en rond © Mapomme

vendredi 26 février 2021

Elégies. Sans feux d’artifice, sans flonflons ni rumeurs

Un soir elle est venue s’est assise à ma table
Comme si elle était de toute éternité
Connue et son sourire au charme inimitable
L’a faite entrer sans fard dans mon intimité

Il est des étrangers qui sans raison valable
Vous sont familiers qu’on ne peut éviter
D’accueillir dès l’abord sans débat préalable
Et qui nous sont précieux sans qu’on l’ait mérité

C’est ainsi que commence une histoire banale
Sans feux d’artifice sans flonflons ni rumeurs
Pas d’angoisses nouant de façon machinale
Les tripes et le cœur pas de mauvaise humeur

La seule chose au final qui soit phénoménale
Est que tout survienne sans un filtre charmeur


Sans filtre © Mapomme

jeudi 25 février 2021

Elégies. Au verger du bonheur rêve le maraudeur

En mon esprit survit l’onirique verger
Issu de mon enfance au cœur de mon village
Empruntant le chemin tracé par les bergers
De mémoire je fais le sain pèlerinage

Égrenant un rosaire aux fruits de jus gorgés
Comme implorant les cieux de leur tremblant feuillage
De gourmandes saveurs les arbres sont chargés
En démons incitant tout jeune au maraudage

Les vergers sont plantés pour le simple plaisir
Des ladres récoltant aux bleus rayons de lune
La nuit tout est meilleur et ample est le désir
De cueillir en passant toute joie opportune

En ce verger béni tout est bon à saisir
Dont reste un souvenir pour unique fortune


Au verger du bonheur © Mapomme

mercredi 24 février 2021

Elégies. Elle a soif d’inconnu, d’azur, d’immensité

Tragique est le départ si trop tôt il survient
Pour couper par malheur de quelque aile naissante
La plume prometteuse et jeune on le sent bien
Qui le reste à jamais toute rime cessante

Admirant le génie du grand Poète ancien
Elle espérait éclore artiste éblouissante
Remarquée par Hugo l’aède magicien
Il est des étoiles bien nées mais pâlissantes

Se voyant maîtriser son art pour ses trente ans
Le diabète la prit en sa prime jeunesse
Nous laissant orphelins de son talent latent

Quand un astre s’éteint grande est notre tristesse
Que de regrets il laisse à tout lecteur sentant
Qu’en Romandie germaient de sublimes promesses


Alice de Chambrier © Mapomme

mardi 23 février 2021

Elégies. Quand s’érode l’amour sous le cours lent des ans

Tant va l’amour aux ans qu’à la fin il s’érode
L’éclat du neuf ternit au fil des jours des mois
Les habitudes tuent le roman vain qu’on brode
Trop cousu de fil blanc et dépourvu d’émois

Un méchant soir on part car la fuite est commode
Le feu trop assagi et le cœur presque froid
Quand les mots échangés ressemblent à un code
Un rituel fané qui nous glace d’effroi

Ermite du désert on rumine un printemps
Qu’on embellit des ors des palais des altesses
Des bonheurs réhaussés de floraux ornements
Dont on a effacé l’ombre de nos tristesses

Puis un jour l’autre manque et le passé nous ment
Peignant des souvenirs dépourvus de justesse

On revient tout heureux aux feux de nos vingt ans


Quand s'érode l'amour © Mapomme
d'après une photo

lundi 22 février 2021

Elégies. Que les eaux du Léthé abolissent les peines

Nocher mène l’hymen en l’antre sans retour
Aux rives des Limbes où sont les amours mortes
Mortes à peine nées sous le vol des vautours
Dans l’indicible mal que rien ne réconforte

Amours de quelques jours qu’on croyait pour toujours
Quelle est donc la cause qui fait qu’elles avortent
Et qu’aux espoirs nourris l’avenir reste sourd ?
Un vent soudain se lève et nous ferme la porte

On devrait en guérir mais perdure le mal
Qui corrode le rire et les joies atténue
D’un juin solaire on passe au ciel d’un plomb hiémal
Quand l’anthracite est roi et opprime les nues

Franchissant le Léthé puise en ce flot brumal
Une coupe Nocher d’amnésie bienvenue


Sur les eaux du Léthé © Mapomme
d'après Jean-André Rixens

dimanche 21 février 2021

Elégies. Ode élémentaire, quel cœur est sans mystère ?

Dès le frileux printemps le cœur sort du sommeil
Et sous terre frémit la vie renouvelée
Un feu couve sous cendre et palpite vermeil
Voulant sortir au jour hors la glèbe gelée

Puis vient l’été ardent des feux de la passion
Sous le soleil brûlant asséchant cœurs et herbe
Et naît l’amour fiévreux qui dès sa création
Sous les rais doit mûrir près des blés mis en gerbe

Mais à l’automne hélas la passion perd vigueur
Et le vent fait tomber hymens et feuilles mortes
Nos rêves amoureux pâlissent de langueur

Au bilan de l’hiver plus de frimousse accorte
Baignent tous nos soupirs en larmes de rigueur
En terre humide est mis un cœur froid qu’on escorte


Le quattro stagioni © Mapomme
d'après Alfons Mucha

samedi 20 février 2021

Elégies. Le poète en enfer maudit le paradis

Sortant du cimetière il pleurait son aimée
Tu es dessous la terre et je ne puis sentir
La douceur de ta peau par mes doigts réclamée
L’absence et le vide viendront m’anéantir !

L’horrible paradis te soustrait à ma vue
Et si je me pendais j’irais chez Lucifer
Afin de te revoir j’évite la bévue
Bien que doutant de Dieu et bien plus de l’enfer

Vivre est le seul enfer quand manque le soleil
Qui éclairait mes jours d’un seul de ses sourires
La mort est selon moi un infini sommeil

À vivre en l’Au-delà mon cœur ne peut souscrire !
Il refusait d’ouïr des amis le conseil
Les poètes anciens toujours les vers nourrirent !

Orphée et Eurydice © Mapomme
d'après Edward  Poynter

mercredi 17 février 2021

Elégies. La sagesse du monde est au fond du tonneau

Diogène en son tonneau philosophe nous semble
Car cet original a fort peu de soucis
Et n’ayant rien à perdre aucunement ne tremble
Dire folies fait rire et le rire adoucit

Mais d’un autre tonneau l’amoureux suit l’exemple
Se torture à l’envi d’un espoir indécis
Il vénère Aphrodite et se love en son temple
Et agace son monde avec ses vains récits

Il confond miel et fiel ces deux parents de rimes
Et dans l’amer il boit le faux reflet du ciel
Car l’amour est un mal qui en doux bien se grime

Le tourment nous paraît l’Éden artificiel
Où de vertu vêtus vont le vice et le crime
Vivre dans un tonneau ramène à l’essentiel


La sagesse du monde est au fond du tonneau © Mapomme
d'après Jean-Léon Gérôme
(Walters Art Museum of Baltimore)

lundi 15 février 2021

Elégies. Des myriades d’absents dans les cieux constellés

Il était des nôtres l’ami qui est allé
Parent de sang ou cœur parent de toute sorte
On priera pleurera vers le ciel étoilé
Pour voir s’il est un astre à la lueur plus forte

Compagnons de l’été en terrasse installés
Devisant sans souci des froides saisons mortes
Sur les chaises en plastoc mollement affalés
Qu’il soit notre parent ou notre ami qu’importe

On s’y attend pourtant car le temps fort sournois
À force de bougies éteindra nos chandelles
Gros-Jean comme devant et quasiment benoîts

Car d’hiver un parent s’en va à tire-d’aile
Nous ne reverrons plus son amical minois
Au printemps reviendront seules les hirondelles

Compagnons de l'été en terrasse installés © Mapomme

Elégies. Ils portent leur destin tel un manteau déteint

Qui n’a connu ces gens croisés de par les rues
Lesquels même au soleil dans l’ombre vont marchant ?
Au milieu des discours des rires et des chants
Ils la portent sur eux ainsi qu’une verrue.

C’est une croix pesante une joie disparue
Des ans durs et blessants un temps effarouchant
Quand le destin joua son tour le plus méchant
Un flot de vacheries aux trop lentes décrues.

Lorsque la boue des ans en son lit se retire
La trace il restera pénible à effacer
Puisque des joies d'autrui bien peu se divertirent.

Tel un manteau usé ils portent leur passé
Qui les hante et s’en vient à jamais les maudire ;
Ils marchent dans la nuit des tourments ressassés

La joie des autres © Mapomme
d'après Auguste Renoir

samedi 13 février 2021

Nouveau siècle. Une île solitaire au fond est solidaire

Lorsqu’on avait bien peu l’union faisait la force
Et sur le pont luttaient vaillamment les marins
Nul matamore hurlant prêt à bomber le torse
Brisait l’effort commun en braillard Tartarin

Il y avait très peu entre bois et écorce
Quand le bateau tanguait sans craindre les embruns
Au mutuel combat nul ne faisait entorse
Les voiles manœuvrant avec force et entrain

À présent à l’abri dans les rades sociales
On ne veut ni tempête et encor moins trimer
Se pensant préservé de menaces spéciales

Chacun se veut une île et se dit opprimé
S’il faut s’unir un temps en des heures cruciales
Chaque génération dit qu’on veut la brimer


Rémouleur d'antan ©  U sgiò Dumè

Elégies. De tout art sans raison les femmes sont bannies

Athènes fût l’objet d’un litige divin
Entre Poséidon et Athéna la sage
Pressentant que les temps seraient aux conflits vains
Par l’olivier de paix elle offrit un message

Poséidon rageur réfutait ce dessein
La déesse eut pourtant la cité sans partage
Une mâle rancœur apparut-elle au sein
De l’Olympe en donnant à Pallas l’avantage ?

Toujours est-il qu’après de tout enseignement
On ne voit pas de femme en peintre ou poétesse
Dans les cours dispensés et en ça je ne mens

Certes la société accorda de justesse
Aux femmes une âme d’un vote seulement
Donc l’histoire de l’art montre cette étroitesse

Des hommes répétant l’enseignement d’aînés
Qui voit l’art féminin à l’oubli condamné

La dispute d'Athènes © Mapomme
d'après Noël Hallé


jeudi 11 février 2021

Elégies. Ainsi parla jadis Olier à la lionne

Ma cruelle maîtresse inspire enfin ma Muse
Déchire de tes dents en sacrifice offert
Ce cœur dont tel un chat sans arrêt tu t’amuses
Qu’en bourreau tu soumets aux flammes et au fer

Tu l’épargnes parfois dans une atroce ruse
Car cet oubli serein est un nouvel enfer
Muette en temps de paix la plume se refuse
À  souffler des sonnets si je n'ai pas souffert

Un cœur qui indiffère est la rose islandaise
Demeurant en la nuit durant six sombres mois
Nulle âme ainsi plongée dans la noirceur s’apaise

D’un ris ou d’un clin d’œil fait naître un feu en moi
Ma cordelière attise et souffle sur les braises
Que mon cœur saturnien brille d’un fol émoi

Ma cruelle maîtresse inspire enfin mes rimes
Car privé de tourments sans espoir je m’escrime

Ma cruelle maîtresse... © Mapomme
d'après Wright Barker

mercredi 10 février 2021

Elégies. Les rêves ont migré dès les frimas d’automne

Je ne sais plus du tout où sont passés mes rêves
Qu’on tourne un peu la tête et on ne les voit plus
On les perd du regard une seconde brève
Et ils fuient sans qu’on sache en quoi on a déplu

L’inadvertance agit et ne fait jamais grève
En retrouver un seul est un travail ardu
Cette amnésie soudaine agit sans nulle trêve
Et pour un de trouvé deux ou trois sont perdus

Voilà qu’un jour affreux on se voit dans la glace
Et qu’on y trouve un vieux ruminant sa rancœur
Cet autre nous déplaît car il prend notre place

Maître de notre aspect le temps sera vainqueur
Mais hélas nos espoirs n’ont laissé nulle trace
Voilà bien ce qui rend amère la liqueur !

Les rêves ont migré... © Mapomme
D'après une photo N&B

mardi 9 février 2021

Elégies. Les tourments de l’amant à l’hymen sans écho

Le pauvre soupirait et répandait sa peine
Dans les vers ciselés de son amour courtois
« Depuis six ans je souffre et m’étiole pour toi
Étoile de mes nuits éclat de lune pleine »

Chaque parole d’elle était chant de sirène
Le plus savant propos en ce monde qui soit
Jamais de sa sottise un fou ne s’aperçoit
Et verra son aimée en prestigieuse reine

Puis il la voit pâlir allant l’âme chagrine
Aussi craint-il d’avoir dit quelque mot blessant
Cette seule pensée opprime sa poitrine
Et il comprend l’horreur du mal rongeant ses sangs

Un hymen éperdu fait frémir la narine
De la belle et son sort le rend compatissant
Les tourments de l’amant à l’hymen sans écho © Mapomme

dimanche 7 février 2021

Elégies. Les Béatrix de Dante ou l’amour de l’amour

Qui n’a vu quelque esclave aimer porter ses chaînes
Ou le souffrant plaidant la cause de ses maux ?
J’ai lu bien des recueils énumérant les peines
Et d’un mal se complaire en longs flots lacrymaux

Leur vie était si vide en le moindre domaine
Qu’avoir la compagnie de douleurs in petto
S’avérait un bienfait où que le mal les mène
Ils existaient enfin le cœur dans un étau

C’est pourquoi l’amoureux ne voudra voir en face
Que l’objet du désir n’éprouve à son égard
Le même élan du cœur et ceci quoi qu’il fasse

Au matin il espère et au soir va hagard
Car ce lien est plutôt une entrave vivace
Un mirage obsessif et un dessein ringard

La Béatrix de Dante ou l'amour de l'amour © Mapomme
d'après Henry Holiday

Elégies. La vie est une fable écrite dans le vent

Mon familier démon rétif au faux progrès
Me souffle sans arrêt un autre point de vue
De partir quand rester nourrit de vains regrets
Qu’on trouve le passé parsemé de bévues

Sur les murs décorés de son tombeau de grès
Que de mensonges peints et que d’idées reçues
Alors que très bientôt on servira d’engrais
On expose une vie de légendes issue

Sur les murs me voici jeune redevenu
Dans un parcours glorieux dissimulant dans l’ombre
Mes échecs douloureux même les plus menus

Tout fait caché s’envole et le vent sans encombre
L’enfouira dans le sable où il est retenu
L’histoire est la fable qu’admet le plus grand nombre

Sur les murs me voici jeune redevenu © Mapomme

d'après la Tombe de Nebamon

jeudi 4 février 2021

Elégies. Éloge des folies et mépris pour le sage

Que n’ai-je en ma besace une once de sagesse
Pour du monde accepter l’immense imperfection ?
Quand l’humble compte un sou le riche fait largesse
Et folie des propos assure une élection.

Si hardi est le fou on lui donne une pièce
Quand le sage est couvert des pires abjections
Car jamais il ne met autant les cœurs en liesse
Qu’un bouffon dépourvu de sobre réflexion.

Nous guidant l’inconscience est ainsi abolie ;
Tout insensé nous plaît étant notre reflet.
Reflet sans réflexion l’adorable folie
Qui rit de la sottise en ces cinglants pamphlets.

Que n’ai-je dans mon sac l’amertume impolie
D'étouffer mes conseils et donner des soufflets ?
La raison est folie et la folie sagesse © Mapomme
d'après Jan Matejko et l'aide de Najet

mercredi 3 février 2021

Elégies. Dans les bois de l’espoir nul feuillage caduc

Si le vaccin agit sur cœur comme sur corps
Éros pique-moi donc d’un de tes traits magiques
Pour qu’hier et ce jour soient à la fin d’accord
Pour n’être du passé sans cesse nostalgique

C’est un amer poison un mal des plus retors
Qui rend chaque moment sublime et donc tragique
Car à trop y penser on ne voit que ses torts
Sans qu’on puisse opposer le moindre avis logique

Vois les regrets au vent frémir et s’agiter
En feuilles que l’automne épuise et décompose
Il n’est de frondaisons nées pour l’éternité

L’humus des souvenirs nourrit si mal ma prose
Quand le vers se repaît des tristes vanités
Car tout rêve au sol choit que l’automne nécrose

Soir de fête © Mapomme