vendredi 1 septembre 2023

Sonnets sertis. Sirènes de la nuit

Sirènes de la nuit bossant sur l’avenue,
Je vous croisais, le soir, quand chez moi je rentrais.

D’autres roulaient au pas et, près du réverbère,
À voix basse disaient : « Hé ! vous prenez combien ? »,
Bien qu’ils ne craignent rien des bienveillants cerbères,
Songeant qu’il n’est pas mal de se vouloir du bien.

Un crème le matin, pour vous mettre d’équerre,
En terrasse au quartier calme des Musiciens,
Et vous rêviez tout haut, malgré vos vies précaires,
Sous le regard outré d’un judéo-chrétien.

Je n’ai pas fait un soir appel à vos services,
Pour moi l’amour n’étant pas une transaction ;
Je voulais la passion, sans vice ni sévices.

Peut-être ma vision était pure abstraction,
Teintée des lectures d’un étudiant novice ?
Le plaisir s’abolit parfois de l’attraction.

Tel Ulysse attaché, je tins, âme ingénue,
Face au chant sirénien, sans céder aux attraits.

Les Sirènes © Gustav Klimt

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