lundi 11 septembre 2023

Sonnets sertis. Un baume de musique

Jadis sur ma guitare, à présent silencieuse,
J’égrenais des impros au gré de mon humeur.

La table d’harmonie, autour de la rosace,
Garde un vernis râpé de ces lointains solos ;
Au village, parfois, la joie de guerre lasse,
À la mélancolie concédait un sanglot.

La joie d’une tristesse, qu’on gardait en besace,
Offrait une élégie sertie de trémolos :
Sous la lune chanter, sur un banc de la place,
Les espoirs envolés et un bonheur forclos.

Ô Lune, tu le sais : trop vite le temps passe
Et la chance avec lui ! Quel chœur a le tempo
Qui à nos cœurs convient, pauvres cœurs sans audace ?

Il manque trop souvent de l’esprit d’à-propos ;
Or une chance offerte est un instant fugace
Qui nourrit la saudade égrenant nos compos.

Faute d’avoir saisi une occasion précieuse,
Sur la gratte, aujourd'hui, un triste aria se meurt.

O violeiro © Jose Ferraz de Almeida Jr

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