vendredi 8 septembre 2023

Sonnets sertis. Danser dans la clairière

Si nos jeunes années, tel un troupeau d’oiseaux,
Suivaient quelque génie au tempo d’une flûte,

Par la clairière allant, s’ébrouant et courant,
Nous oublierions un temps les feux crépusculaires
Rosissant l’horizon de nos jours se mourant ;
Génie, emmène-nous loin des noirs scapulaires,

Sans vêpres et sans complies, du futur ignorant !
Effrayante conscience et savoir séculaire,
Ne peut-on omettre cet écumant torrent
Des jours évanouis, des pierres tumulaires ?

Génie, verse ton chant, tel un berçant pavot,
Sur la paupière ouverte aux muettes suppliques,
Repoussant la pensée du néant d’un caveau !

Flûte aux baisers d’oubli, chasse les chants bibliques
Et l’écho de l’abside où les versets dévots
N’auront pas plus d’effet que de fausses reliques !

Aux feux mourants, Génie, sur un savant scherzo,
Inonde nos esprits d'oublieuses volutes.

L'esprit des plaines © Mapomme 
D'après Sidney Long

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