vendredi 8 septembre 2023

Sonnets sertis. Lorsque fleurit le lys

Lorsque fleurit le lys, fleur virginale en mai,
Loin d’un ancien blason qu’on fuit comme la peste,

Bien au contraire étant lumineux messager
Il clôt après six mois les rigueurs ténébreuses ;
Plus au sud, l’hiver, l’Aquilon passager
Ne jette pas l'ennui et ses humeurs ombreuses.

Lorsque le vierge lys, Mercure aux pieds légers,
Paraît près des marais, en ces journées frileuses,
À l’ombre des couverts venant le protéger,
On sait que s’établit le beau temps aux ciels bleus.

Le monde est-il alors de tout péché blanchi
Et devons-nous danser dans les rais de lumière ?
Qui pourrait augurer qu’un seul lys affranchit

Notre âme dévoyée des frasques coutumières ?
Souvent, par le passé, sans mal elle a fléchi
Et rien ne l’empêcha, lys ou rose trémière.

Peu nous chaut que l’hiver s'installe à tout jamais
Si un seul jour nous vêt de son éclat céleste !

Lorsque fleurit le lys © Mapomme 
D'après Alphons Mucha

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