samedi 2 septembre 2023

Sonnets sertis. Il dolce farniente

Quel plaisir de s’offrir un arrêt sur image :
Buller dans la journée, parmi l’agitation !

Allongé mollement, dans l’ombre relative
D’une terrasse ouverte, où le jour s’introduit
Par les baies non vitrées, lumière-écho native
Du tout proche jardin, je me livre aujourd’hui

Au divin farniente ; la paresse fautive,
Douce inoccupation qu’un fortuit break produit,
Répond à la prière exaucée, car votive
Et douce comme une eau qu’on a tirée au puits.

Je savoure en Étrusque une tranche de vie,
Aux saveurs d’un melon, quand la touffeur d’été
Rend infernal l’effort et ôte toute envie.

Il est vain de lutter : mieux vaut tout arrêter !
L’humaine condition doit-elle être asservie
Et à tout épuiser, faut-il donc s’entêter ?

Le farniente est au fond le plus fervent hommage
Qu'offre l'humain conviant à la méditation !

Dolce farniente © d'après John William Waterhouse

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