mercredi 20 septembre 2023

Sonnets sertis. Les feux de la raison à perte d'horizons

Quand la cage est dorée, de soierie constellée,
Ne serait-elle pas un semblant de prison ?

À la voir ainsi peinte, avec sa maure esclave,
Elle offre à nos regards l’image d’un sultan ;
Dans nos étroits esprits, qu’un préjugé entrave,
L’esclave a une esclave : postulat insultant.

Mais de Nazli Fazil qu’est-ce que les hommes savent ?
Elle tient un salon, semble-t-il exaltant
Un islam modéré, qui les interdits bravent,
Car chaque foi s’accorde aux progrès de son temps.

Méfions-nous des tableaux, où l’orgiaque odalisque
Vient enflammer l’esprit de nos propres désirs,
Qui, au délire outré, inconsciemment se risque.

La femme esclave offerte aux masculins plaisirs
Est un fantasme issu d’orientalistes fresques :
J’aurais aimé l’entendre au piano à loisir

Jouer et voir son âme au monde révélée,
Sachant qu'un savoir brille à perte d'horizons

La princesse Nazli Fazil © Elisabeth Jerichau Baumann

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