mardi 12 septembre 2023

Sonnets sertis. Et règne la saudade

Un courrier. Qu’y a-t-il dans une simple lettre ?
Tout un possible champ de différents destins.

Faut-il vraiment l’ouvrir, déverrouillant la porte
À des bonheurs secrets ou d’éternels chagrins ?
Dans un tiroir glissée, tenue pour lettre morte,
À quoi servirait-elle, en ce curieux écrin ?

Dans la crainte, qui sait comment on se comporte,
Sous l’emprise d’un cœur sombre et salamandrin :
Si on ne réagit jamais de cette sorte,
Une absurde raison pourrait mettre son grain.

Pourtant, le plus souvent, Pandore nous gouverne
Et fait ouvrir la lettre, antre de tous les maux,
Sans un seul brin d’espoir éclairant nos lanternes.

Favorables ou pas, décevants sont les mots
À l’aune de l’attente, et les rêves en berne
Laisseront des gouffres paraissant abismaux.

Le rêve palpitant se meurt au fond de l’être,
La saudade en tyran, le rendant clandestin.

Saudade © d'après Jose Ferraz de Almeida Jr

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