vendredi 8 septembre 2023

Sonnets sertis. Il fut un temps béni...

Il fut un temps béni où un faune ordinaire,
Poète ou musicien, des nymphes apprécié,

D’un chant pouvait charmer, sans villa avec thermes
Et sans un char doré ; dans un art, son talent
De grâce tenait lieu, portant en lui les germes
Des émois qui, alors, se trouvaient prévalents.

Les nymphes préféraient de la flûte le charme,
Et, à l'or, un beau lac sans nul équivalent ;
Mieux qu’un faste clinquant, une ode qui désarme,
Dont les accords plaisaient, leurs sens régalant.

Mais ne sont plus les temps des chants et poésies,
D'un bain dans la claire eau, des corps nus sans pudeur ;
On ne se permet plus de telles fantaisies.

Les nymphes d’aujourd’hui bannissent leurs rondeurs
Et vouloir les garder paraît une hérésie ;
Les vers n’excitent plus les antiques ardeurs.

L’or divin exaltant le pauvre imaginaire,
Les arts du bel esprit se trouvent licenciés.

Il fut un temps béni... © Mapomme 
D'après Sidney Long

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