Tuer une souris est, pour moi, un supplice,
Car je perçois l’effroi du tremblant animal.
J’en vois ôter la vie, sans éprouver de gêne :
Quand il me faut le faire, aussitôt des remords
Encombrent mon esprit, car tout trépas me peine ;
Comme moi, l’animal frémit devant la mort.
Si encor, sous mes yeux, une force malsaine
Prenait la vie d’autrui, moins à raison qu’à tort,
Il faudrait que mon glaive aussi sec je dégaine
Et pour sauver ma peau, je ferais cet effort.
Le Minotaure odieux, dès ses sanglants débuts,
N’inspirait que dégoût, car de notre détresse
Nulle cure il n’avait, de son pouvoir imbu.
Mais, souris comme rats nullement ne m’agressent,
D’Athènes réclamant la jeunesse en tribut :
Seule notre provende, au soir, les intéressent.
Jusqu’à la lie, je dois boire l’amer calice
Et agir pour mon bien, même en le vivant mal.
Et agir pour mon bien, même en le vivant mal.
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