vendredi 15 septembre 2023

Sonnets sertis. On s'égare parfois

On s’égare parfois en d’obscures forêts,
En empruntant des voies qui nous sont inconnues.

Pour nous guider ainsi, sur un mauvais chemin,
Entendons-nous des voix, charmeuses et perverses ?
Des voix nous augurant de meilleurs lendemains,
Où chacun fera front, de promesses nous bercent.

Méfions-nous des génies, hostiles à l’humain,
Qui mènent les marcheurs sur des voies de traverse,
Raccourcis sans issue pris sans nul examen :
Si longues sont les nuits quand le froid nous transperce !

Tressaillant contre un arbre, assoiffé, affamé,
S’effraie le promeneur, car ses rations finies,
À tout instant, il peut, dans les bois, se pâmer.

Il fallait se défier des pires vilénies,
Vêtues de sainteté :  lui seul est à blâmer
D’avoir trop écouté un malfaisant génie.

Sont partis les héros que le monde adorait :
Ne portons pas leur ombre illégitime aux nues.

On s'égare parfois © Akseli Gallen-Kallela

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