lundi 25 septembre 2023

Sonnets sertis. Quand vient sur nous la nuit

De nos futurs radieux, d’emblée faisons le deuil,
Car le vent a tourné et les destinées changent.

Pour que notre horizon soudain soit obscurci,
Il faut parfois si peu, juste une peccadille ;
Un voile enténébrant un cœur très endurci
Peut figer le progrès, pour de simples broutilles.

Chacun croit raisonner ce cœur sombre à merci,
Qu’il suffit de planter deux ou trois banderilles,
Puis de hausser le ton et froncer les sourcils,
Pour changer en agneau un farouche gorille.

Les jours et les semaines, passent avec les mois,
Et même deux années, sans que ce cœur ne change ;
L’amertume fait place à l’initial émoi.

L’équilibre du monde en nul cas ne s’arrange,
Car ce cœur s’assombrit d’un haïssable moi,
Dont les raisons restent absconses et étranges.

Pour ce cœur sombre aucun châtiment à l’orgueil,
Car, assoiffé de sang, il lance ses phalanges.

Quand sur nous vient la nuit © John William Waterhouse

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