vendredi 15 septembre 2023

Sonnets sertis. L’artère au sang nouveau

Je regarde les rues, artères palpitantes,
Où, frénétique, un peuple évolue sans arrêt.

Le séjour est ma loge, ouverte sur la scène
D’un quotidien où vont de fourmillants passants ;
Une coquette va retrouver un mécène,
Veillant à ses besoins qui sont toujours croissants.

Un fiacre attend encor un client très en peine,
Voyant un usurier et sa dette effaçant,
Car un vieil oncle est mort : certes, c’est une aubaine,
Et pourtant un chagrin, un trauma sous-jacent.

Paris s’ouvre des veines, où circule une foule,
Sang vif du temps présent, spectacle continu ;
Sur ces grands boulevards, tout un peuple déboule.

Adieu, l’étroite rue, ce serpent biscornu,
Malfamée et obscure, où un ladre en cagoule
Soulageait le passant d’un pécule menu !

Si le nouveau répond, bien sûr, à une attente,
Hélas, l'ancien Paris, peu à peu, disparaît.

Jeune homme à la fenêtre © Gustave Caillebotte

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