À Julie Manet, fille de Berthe Morisot
Vous me voyez songeuse et, parfois même, absente :
Vous n’imaginez pas ma détermination.
Ma douce enfance fut une page enchantée,
Où je voyais des arts les sommités d'antan,
D'une époque à nulle autre ainsi apparentée,
Mallarmé en bateau, Renoir pique-niquant.
À ce temps succéda une ère tourmentée :
Le bonheur est fragrance trop vite s’éventant
Et, jeune orpheline, j’étais désorientée,
Puis, le poète agit, en tuteur s’impliquant.
Se perdent tant d’amis, en graves polémiques :
Et Renoir, comme moi, demeurions impartiaux,
Puis l’art nouveau paraît qui les anciens critique.
Alors, j’ai engagé de longs combats cruciaux,
Faisant redécouvrir un âge fantastique
Et de l’art moderne les peintres initiaux.
N’attendez pas que, veule, à l’oubli je consente,
Car, pour l'artiste, il n'est de pire damnation.
Car, pour l'artiste, il n'est de pire damnation.
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