dimanche 3 septembre 2017

Stances. Tout instant étonnant porte la fange et l’or


La barque solaire vogue entre les récifs
De stratocumulus baignant de rayons pâles
Les prés blonds où paissent les troupeaux si passifs
Devant l’été qui meurt dans un ultime râle  

Une belle image qu’on garde en souvenir
Pour les frimas d’hiver dans un herbier collée
Une fleur desséchée ne cessant de ternir
Momie en son tombeau de journées envolées

Tout instant étonnant porte la fange et l’or
L’or du bonheur présent le regret qu’il s’achève
C’est pourquoi je ressens une amertume alors
Que chacun est joyeux or ces heures sont brèves

Devrais-je tout brûler enterrer effacer
Ne vivre qu’au présent sans regard en arrière
J’envie ceux qui oublient chaque heur du passé
En se laissant glisser en l’onde des rivières

Où s’égrènent les jours au cœur-même de l’été
Bienheureux oublieux qui droit devant eux arquent
Je n’ai jamais trouvé la source du Léthé
Et mon meuble à tiroirs s’emplit d’instants qui marquent 
Les prés blonds ou paissent les troupeaux © Mapomme