mardi 29 novembre 2022

Amères Chroniques. Sur des terres semées d’envies inconsommées

Le monde regorge de ressources utiles
Suffisant à nourrir toute l’humanité ;
Alors pourquoi voit-on désormais infertiles
Des terres épuisées par la modernité ?

Des plaines envahies pour la viande futile
Consommée trop souvent par pure vanité ;
En sorciers appliquant des élixirs hostiles
On tue ce qui nourrit depuis l’éternité

Et partout les humains gâchent la nourriture
Les poubelles bourrées de ce qui manque ailleurs ;
Montagnes d’aliments tragique pourriture.

La frénésie endort l’esprit des travailleurs
Grâce au prêt-à-jeter d’odieuses filatures.
Que pourrait y changer un pauvre rimailleur ?

Monde dois-tu crever pour un succinct plaisir
Qui fait bientôt jeter ce compulsif désir ?
Pour la viande futile © Mapomme

lundi 28 novembre 2022

Amères Chroniques. Pas de fumée sans morts...

Un jour j’étais passé près d’usines chimiques
Et la vue des fumées me donna le frisson :
Était-ce mon esprit un brin cacochymique
Ou les sombres terreurs que nous tous nourrissons ?

À vingt ans mon humeur était cyclothymique
Jouant sur mon esprit comme sur mes façons ;
Personne autour de moi n’avait vu ma mimique
Quand je crus voir la faux de funestes moissons.

J’ai appris depuis lors que ce furtif malaise
Valait prémonition lorsque plane un danger ;
Comme si nous étions au bord de la falaise.

De hautes-cheminées crachaient rose-orangé
Un péril émanant de produits de synthèse
Fumeroles allant bien des vies vendanger.

On crache dans les airs pour des bénefs records
Plomb et perfluorés sans l'ombre d'un remords.

Pas de fumée sans morts © Mapomme

dimanche 27 novembre 2022

Incantations. Que de lunes de miel !

J’aime manger du miel sur un morceau de pain
Priant pour la survie du peuple mellifère
Qui butine les fleurs sur le plateau alpin
Ouvrières plaisant au monde des affaires

Du seul nectar payées sans même un bulletin.
Mais le cercle aurifère âpre au gain leur préfère
Une part du gâteau des projets incertains
Qui jouent au casino le sort de la biosphère.

Ces pitoyables dieux menacent le nectar
Qu’estiment les mortels aux appétences frustes ;
À la roulette russe ils jouent – maudits fêtards ! -

Sans songer aux effets des actes de flibuste ;
Sans abeilles la vie s’éteindra tôt ou tard
Car sans fleurs pas de fruits poussant sur les arbustes.

C’est pourquoi je savoure un miel d’abeilles noires
Providence de l'homme au fil de son histoire.

Que de lunes de miel ! © Mapomme

samedi 26 novembre 2022

Incantations. Dans l’espace d’un pas

A M.-C. P.

J’ai vu dans la lumière une étoile qui danse :
Ô sublime illusion de la facilité
Lorsque le corps se plie à l’apparente transe
Chaotique et sensée mensonge et vérité !

Corps désarticulé que de jours de souffrance
Pour frôler la grâce qui devra t’habiter !
Depuis toujours j’admire étoile ta constance
Brillant dans l'art premier d’un temps sombre hérité.

En répétant l’effort on arrive au miracle
Quand l’aisance d’un pas abolit la douleur
Et semble naturel tout au long du spectacle.

D’une retouche un peintre embellit la couleur
Et l’écrivain reprend tout ce qui fait obstacle
À donner au roman un charme ensorceleur.

Sur scène aucune erreur pas un seul repentir :
Tout coule de source si rien ne vient mentir.

Dans l'espace d'un pas © Mapomme

vendredi 25 novembre 2022

Incantations. Le centre de la Terre

On voit en tous pays l’autochtone assurant
Que du sien on envie la beauté hypnotique ;
Dans le monde on se croit sans un seul concurrent
Sur une île entourée d’une mer amniotique.

Qui donc voudrait quitter un éden odorant
D'inouïs points de vue demeurés authentiques
Aux granitiques monts parsemés de torrents
Aux temples antiques aux couchers romantiques ?

Je découvre parfois de très proches splendeurs
Et des gens s’échinant au métier qu’ils adorent
Dont j’ignorais vraiment la puissante grandeur.

D’endogènes parfums à base d’hellébore
Des produits du maquis aux sublimes odeurs
Sont fruits de la passion qu’un artiste élabore.

Pour guérir ce travers je me répète ainsi :
" En tous lieux les esprits sont de même obscurcis ! "

Chaque endroit du globe est le centre de la Terre © Mapomme

mercredi 23 novembre 2022

Incantations. Tout ira à vau-l’eau !

Cet éternel vaisseau - végétale chimère ! -
Nous observe attaquant des moulins sans raison ;

Étrange agitation propre aux êtres primaires
Se voulant éternels et dont l’inclinaison
Est d’asservir le monde en bourreaux victimaires
Voulant faire du blé hors de la fenaison.

J’ai beau humer sans fin la fleur de l’immortelle
Je reste un passager du vaisseau végétal :
Voilà dans mon esprit l’idée qui me martèle.

Que reste-t-il enfin de cet art pariétal
Et des trésors enfouis de notre parentèle ?
Tout est hélas rongé comme l’est le métal.

Car cette énergie vaine engloutie sans compter
S'en ira à vau-l'eau avec mes mots contés.

Tout ira à vau-l'eau © Mapomme

Incantations. J’ai mis trois fers au feu !

Il a trois fers au feu sans crédible raison
Forgeant tantôt sur l’un et puis il l’abandonne
Pour en reprendre un autre errant dans la maison :
Que de mots qu’en pensée il martèle et chantonne !

Les idées se heurtent dessous sa frondaison
Blanchie sous le harnais ; que ses proches pardonnent
Ce spectre qui la nuit quand nous nous apaisons
Hantera le couloir : il cherche et il tâtonne.

Quand une idée lui vient, il lui faut la noter
Sinon elle est fichue et au néant promise ;
Sur le clavier il doit illico pianoter.

Faut-il avoir dormi et être sous l’emprise
D’un onirique état pour voir l’esprit doté
D’un flot fuyant le jour que le bruit électrise ?

Tous les mots qu’à présent si lentement je forge
Se perdront comme ceux s'échappant de ma gorge.

J'ai mis trois fers au feu © Mapomme
D'après François Perrier

Élégies. Shaman de la savane

Les déserts pourraient-ils d’arbres hauts se couvrir
Tel un feu sous la neige qu’un prodige rallume ?
Les bois rasés on voit la Terre s’appauvrir
Au profit du ciment du bétail des légumes.

Ensuite tout humain s’étonne de souffrir
Réfutant les erreurs que jamais il n’assume ;
Depuis l’aube des temps il prend sans rien offrir
Étant contraint de fuir l’incendie qu’il allume.

En Afrique à pas lents repoussent des forêts ;
Les arbres invoquant les nues chargées de pluie
Le désert se replie d’après ce qu’il paraît

Après les défaites que sans cesse il essuie.
Les hommes en ces lieux ne voient plus l’intérêt
D’aller dans des pays où leur présence ennuie.

Il est bon de penser que reverdit l’Afrique
Quand ailleurs on ne sait ce que l'homme fabrique.

Le désert se replie © Mapomme

mardi 22 novembre 2022

Incantations. Dans une obscure paix

Jeune j’aimais aller voir la mer sur le sable
À l’infini feulant son calme clapotis ;
Les ans ayant filé ces étés périssables
Ont fui mon pauvre esprit qui les gardait blottis.

La plage j’ai foulé : les feux impitoyables
D’un soleil embrasant les lieux où tout petit
Je croyais ce plaisir vraiment inoubliable ;
De ces loisirs le temps chasse-t-il l’appétit ?

Car les feux héliaques autrefois si paisibles
Intensément dardaient ma peau de traits ardents ;
J’y percevais dès lors la portée prévisible

D’un changement majeur et hélas concordant
Les romans jadis lus et qu’on disait risibles
Sur un futur voyant des soleils trop mordants.

Dans ma maison ancienne au sein de murs épais
Je vis tous les étés dans une obscure paix.

Dans ma maison ancienne au sein de murs épais © Mapomme

lundi 21 novembre 2022

Élégies. Huit ans reposèrent sur l’amie de Lozère

Ah le milieu bourgeois serti de privilèges
Tout droit issu d’un siècle ignorant les remords !
La serre aux orchidées par le vain sortilège
D’un rituel tentait d’exhumer un temps mort.

Venue de sa province ange au regard céleste
Ayant reçu le peu de l’instruction qu’alors
On dispensait aux gens de condition modeste
Cette femme servit un étonnant milord.

 Ce dandy haletant plongé dans ses pensées
Écrivait dans sa chambre y perdant tout son temps
Faisant de l’ordinaire une trame sensée.

Des salons très bourgeois par la plume contant
Les manies et vertus qu’il peignait romancées
Il détissait sans fin la trame mécontent.

Confidente au grand cœur la servante a fourni
Un plus vivant portrait par d'autres racorni.

A ma fidèle amie de huit années © Mapomme

samedi 19 novembre 2022

Élégies. Fleur pâle d’églantine et fables enfantines

Je fus longtemps bercé par ce dogme audacieux
Certain que terrassé serait l’esprit turpide.

Mais qu’espérer d’un monde aimant le licencieux
Vénérant en tous lieux les roitelets cupides
Et raffolant surtout des propos tendancieux ?
Rien n’y est respecté respectable et limpide.

J’éprouve un fort dégoût pour ce troupeau rampant
Esclave d’un spectacle où l’infâme domine
Sans le moins s’émouvoir du règne des serpents.

Enfant j’ai longtemps cru qu’exempte de combines 
La Terre tournait rond ; que de contes trompant
Notre naïveté se fiant à des trombines !

Je maudis vos leçons sœurs aux blanches cornettes
Disant qu'on fait danser les serpents à sornettes !

Le juste l'emporte © Hal Foster

vendredi 18 novembre 2022

Élégies. Après l’effroi d’hiver

Te souviens-tu d’un soir à l’automne naissant
Quand la vigueur quittait les feuilles moribondes ?
Le ciel ensanglanté du jour déliquescent
Enchantait de couleurs nos âmes vagabondes.

Les éthers étoilés semblaient encor récents
Colorant de flammes la mémoire féconde ;
La magie de l’été dans la nuit qui descend
Avait perdu l’éclat des ardeurs rubicondes.

Les feuilles ocreuses nourrissaient le sous-bois
Les fougères restant jusqu’en décembre vertes ;
Tout s’envole et l’on voit le vivant aux abois.

Si la sève aux frimas se retire en experte
Sitôt mars retrouvé l’ardeur boute le froid.
Souviens-toi de ces feux et du couchant inerte.

Oh ! l’hiver dans les cœurs peut éteindre la flamme ;
On goûte après le froid ce qu'aujourd'hui on blâme.

Après l'effroi d'hiver © Mapomme
D'après William Bouguereau

jeudi 17 novembre 2022

Élégies. Le jour farde d’éclat le plus tarte des fats

C’était un jour affreux par conséquent banal
Où le soleil traînait sa brumeuse atonie
Émiant son pâle feu sur l’onde du canal
Et safranant les toits d’un or à l’agonie.

Cette aube parcourue d’un frisson automnal
Sur la ville émergeait sans un soupçon d’envie
Sous les nimbus souillant un azur virginal
Et la nocturne paix m'était soudain ravie.

L’aurore à mon instar traînait un troublant mal
Reclus en mon logis devant une bougie
Préférant de l’ombre le calme fantômal.

Les esprits bombardés par une hémorragie
De formes de couleurs et de luxe aromal
Laissaient notre pensée par le chaos régie.

La solitude sied à ceux que la nuit berce
Et qui de faux-semblants ne font jamais commerce !

Je refuse d'un cœur la vaste complaisance © Mapomme

mercredi 16 novembre 2022

Amères Chroniques. Te souviens-tu, ma Mie...

Te souviens-tu ma Mie de ce sombre avenir
Dont les nues sur les monts préludaient un orage ?
On ignorait comment pouvoir le contenir
Ce qui nous ôtait donc notre infime courage.

Puis tout s’est assombri comme pour nous punir
Quand ailleurs regardait notre proche entourage ;
C’est alors qu’il fallait réagir et s’unir
Et non se limiter à de vains saupoudrages.

La menace approchant je nous voyais perdus
Et promis à l’Abime où les maîtres reposent
Quand un astéroïde leur joue un coup tordu.

Un cataclysme né sans en savoir la cause
Rendait tout avenir trop fragile et ardu
En dépit du combat face aux métamorphoses.

Ma mie j’ai quelque espoir en voyant la jeunesse
Cherchant des solutions aux orages qui naissent.

La menace approchant, je nous voyais perdus © Mapomme

mardi 15 novembre 2022

Élégies. Est-il, bien loin d’ici, des âmes désœuvrées ?

Je boirai le venin qui noiera le chagrin
Des futurs incertains tissés d’aubes tremblantes ;
Le chagrin macéré des fruits verts de l’aigrin
Des frêles amitiés et des amours troublantes.

Flacon empli du sang pressé depuis les grains
Noie donc le mauvais sang des heures indolentes
Quand les monts nourrissaient mon cœur de pérégrin
L’azur nous masquant l’abîme malévolente.

Oh ! les cieux infinis sont emplis de néant
Parsemés ci et là de planètes sans vie
Et le reste ressemble à un gouffre béant.

Il est bien quelque part une âme inassouvie
Un être comme moi maussade et mécréant
Dont la flamme éteinte d’espoir est alouvie.

Solitaire boit-il un semblable poison
Pour verser dans son cœur des astres à foison ?

Je boirai le venin © Mapomme
D'après Pierre Peyron

lundi 14 novembre 2022

Amères Chroniques. La folle frénésie des cités opulentes

Ou une épidémie mal obscur qui décime
L’opulence insouciante et la joie malmenant.

Les ors sont-ils péché et le fléau la dîme
Qui serait à verser au Destin immanent
Pour avoir trop dansé à l’orée de l’Abîme
En cachant sa lignée née parmi les manants ?

Le bonheur et la joie dont la Cité profite
Sont-ils un dol qu’on prend du levant au ponant
Sans remord exprimé l’âme de joie confite ?

Sans cesse on vit la peur en notre esprit sonnant
Le tocsin alarmant les marchands et l’élite
De quelque apocalypse ici-bas moissonnant.

Alors il faut jouir des biens et des plaisirs
Avant que ce tocsin ne vienne nous saisir.

La folle frénésie © Mapomme
Avec un demi-coup de main d'Albrecht Dürer

dimanche 13 novembre 2022

Amères Chroniques. Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas

Titre emprunté à Charles Baudelaire

Holdings dont les buildings se dressent vers le ciel
Cathédrales d’acier de la foi monétaire
Comme Rome autrefois pourchassa l’essentiel
Principe accréditant les cycles planétaires

Des savants asservis aux honneurs officiels
Clament « Les maux sont bons selon les vrais critères ! »
Et le peuple les croit vain et superficiel
Craignant un avenir qu’il voit austéritaire.

Pour garder le présent il joue son avenir
Et juge accidentel un constant phénomène
Vénérant un antan tel un pieux souvenir.

Il croit ceux qui prêchent très loin de leur domaine
Clamant que sans effort on peut tout contenir
Que de mauvais savants vers l’Abîme les mènent.

Dévots du statu quo braves gens dormez bien !
Gardez jusqu'au ravin un furtif quotidien...

Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas © Mapomme
D'après Erik Ludvig Henningsen

samedi 12 novembre 2022

Amères Chroniques. Quelquefois sous les cieux nous dormons insoucieux

 À Stanislav Petrov

La vie tient à un fil : elle me l’a appris.
La Camarde a marqué mes très jeunes années
Quand ma famille un jour en a payé le prix
Frappée en un éclair même aux âmes bien nées.

Passé mes quarante ans – je l’ai déjà écrit -
Au grand péril ma vie fut un soir condamnée
Et j’aurais succombé sans pousser un seul cri
Sans un ange tenant à la voir épargnée.

Mais j’ignorais alors que j’étais en sursis
Depuis quinze ans déjà ; la Terre rescapée
D’un danger qui aurait l’horizon obscurci

Avait failli de nuit voir toute vie happée
Par le feu nucléaire sans hausser les sourcils :
La Russie brusquement allait être frappée.

Tout seul un officier au cœur de cette alerte
Permit au monde entier d'échapper à sa perte.

Nous dormons insoucieux © Mapomme

vendredi 11 novembre 2022

Incantations. Par les bois, le maquis, quêtons le temps enfui

J’aimerais tant savoir des plantes le secret
Pour retrouver le goût des recettes perdues ;
Nous bannissons l’ortie condamnée par décret
Et les herbes des champs lors de marches ardues.

J’ai conservé le goût des saveurs que m’offrait
Ma grand-mère autrefois dont les soupes goûtues
Semblaient une magie sortie d’un vieux coffret ;
Avec elle envolée, la coutume est foutue.

On peut baguenauder par buissons et forêts
Quand se perd un ancien sa formule est connue
Mais pas la façon dont elle l’élaborait.

Est perdue la magie sans la moindre cornue ;
Avec de l’intérêt peut-être qu’on saurait
Si nous n’eûmes l’esprit aux choses saugrenues !

Doublement orphelins d’un être et de sa science
Pleurons de n'avoir eu cette exquise patience.

Par les bois, le maquis © Mapomme
D'après le jeune Van Gogh

jeudi 10 novembre 2022

Élégies. Dans l’ombre d’un modèle il est de noirs secrets

Dépourvu d’auréole et d’une paire d’ailes
Cet ange est l'ébauche d’un leurre triomphant.

Sous le vernis parfait et pourtant peu fidèle
Se cachent des secrets honteux et étouffants
Qu’ils protègent au cœur d’épaisses citadelles
Faites d’hypocrisie et de verbe esbroufant.

Il suffit d’un seul couac pour que tombe le masque ;
On découvre horrifié le revers méconnu
Les impures passions et les intimes frasques
Qui font soudain de l’ange un vil démon cornu.

D'ébauche à débauche sourd l’illusion fantasque
D'un Idéal commun à tout peuple ingénu.

Dans l'ombre d'un modèle © Mapomme
D'après Raphaël et Goya

Élégies. Au pied d’un chêne vert un champignon pervers

Marchant dans la forêt on cueille au pied d’un chêne
Giroles et bolets au hasard des chemins ;
On emplit le panier pour les poêlées prochaines
Qui feront les délices des repas de demain.

Il faudra distinguer pour s’éviter des peines
Vêtue de faux-semblants toute ivraie du bon grain
Et se défier surtout du danger d’une aubaine
Portant sous ses attraits le poison du chagrin.

Nous avons tous payé la balade légère
Où mêlant vérité et traître faux-semblant
Nous cueillons sans savoir des tristesses viagères.

Dépourvu de savoir ne prenez pas pour blanc
Le cœur d’ombre dormant à deux pas des fougères
Qui viendra instiller un venin accablant.

Un champignon pervers © Mapomme
D'après Edvard Munch