samedi 23 septembre 2023

Sonnets sertis. Une muse obsédante

Le peintre avait vécu, profitant des plaisirs
Près de quarante années, quand il croisa sa muse.

Elle avait dix-huit ans, un regard pénétrant ;
Ses yeux étaient de braise, en Circé catalane,
Ou brillants d’allégresse, ou bien récalcitrants :
Mille femmes en une et un peintre se damne.

Vivre avec sa muse, chaque aube célébrant
Et offrant ses printemps dans une joie profane,
Réchauffe les étés aux yeux s’enténébrant
Qui sur sa douce peau d’ultimes bonheurs glanent.

Que nue elle ait posé ou nonne à San Benet,
Fatale Cléopâtre ou bien en grande dame,
À chaque fois sa muse, un bon rôle tenait.

Sa famille disait « Attention, tu t’enflammes ! »,
Car jamais la muse, dans l'art, ne devenait
Plus qu'une maîtresse, légalement sa femme.

Parfois les sentiments, au-delà du désir,
D'un Cupidon zélé sont la secrète ruse.

Une muse obsédante © Mapomme
d'après Ramon Casas et sa muse Julia Peraire

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