dimanche 26 avril 2020

A l'encre du néant. Lumière et ombre


Un colvert rase l’eau d'un beau jade placide
Et son reflet le suit en l’instant silencieux 
Pas de rumeur humaine sous l’azur insoucieux
Le monde est-il frappé d’un total génocide ?

Si un jour les humains ressortaient sous les cieux
Auraient-ils l’esprit sain ou d’une humeur acide
Perdant l’humanité et la vision lucide 
Qui tissent les liens qui nous sont si précieux ?

De sombres nues viennent et l’azur pur menacent
La vie dans le futur serait-elle en danger
Ses piliers ébranlés par un doute tenace ?

La confiance brisée on peut très bien changer  
Optant pour l’égotisme absolu et pugnace
Qui rend l’homme à l’humain pleinement étranger   

L’original est-il le colvert dans l’espace
Ou son sombre reflet qui toujours le pourchasse ?
Colvert, lumière et ombre © Mapomme

samedi 25 avril 2020

A l'encre du néant. Antipasti


Souvenir envolé proche et pourtant lointain
D’allègres réunions où nous levions nos verres  
Dans la chaleur d’été et les feux ponantins
L’esprit était léger et les jours moins sévères

À quand donc le retour de ces joyeux festins
De ces antipasti et des chants de trouvères
Du plaisir d’être ensemble avant que le destin 
Nous sépare chacun en guise de calvaire

Aurions-nous dépensé tels des enfants prodigues
Les instants bien comptés d’un avare bonheur
Qui seraient mesurés aux joyeux papefigues ?

Soudain s’est démené un funèbre sonneur  
Qui conduit au trépas les soirées de noszigues
Dans un glas bien chiffré passe le Moissonneur

Souvenir envolé proche et pourtant lointain
Renaîtras-tu soudain ? Bientôt est incertain
Antipasti © Mapomme



A l'encre du néant. Les cerisiers fleuris d’un avril interdit


Dans les allées du parc pourrons-nous musarder
Dans le soleil d’avril sous les branches fleuries
Des roses cerisiers ? Peut-on se hasarder
À oublier l’instant dans cette féérie ?

Avril mon bel avril voici qu’est retardé
Le parfum du printemps par la sournoiserie
D’un invisible mal qui nous a fait garder 
La chambre nous sauvant de cette diablerie

On entend les oiseaux gazouiller dans la ville
Envahie d’un silence étrange et reposant  

On croirait au mois d’août en cette paix civile 
Quand s’oublient au soleil les citadins bronzant

Reclus depuis des mois apeurés et dociles
Nous craignons le futur autant que le présent

Peut-on se hasarder à l'instant si grisant
Des roses cerisiers aux senteurs si subtiles ?
 Avril interdit © Mapomme

dimanche 19 avril 2020

A l'encre du néant. En mal de biens


Je ne choirais jamais dans ce fol appétit
D’amasser mal des biens à faire craquer les malles
Posséder sans profit voilà qui abêtit
Quand l’âme se soumet aux noirceurs abismales

L’aveugle folie des lignées assujettit
Trop n’est plus assez pour la fringale optimale
Car l’invisible fauve avance et investit  
Nos cités désœuvrées aux avenues brumales

Et je vois s’agiter des dynastes odieux
Dans d’exigus comtés qu’ils prennent pour royaumes
Où ils se pavanent tels d’éphémères dieux

Nous demeurons soumis au leurre des axiomes
Et nous tournons le dos aux lendemains radieux
Vers les lettres d’or de leurs confus idiomes

Je ne choirais jamais dans cet aveuglement
D’un faux luxe de biens lequel sans règles ment
En mal de biens © Mapomme

20 h, j'applaudis les soignants 

samedi 18 avril 2020

Le nouveau siècle. Avoirs ou savoir


Le globe entier s’effraie et prie les saints savants
Lors des messes sans fin que délivrent les ondes
Le monde est affalé sur de piégeux divans
Buvant le faux le vrai dont chacun nous inonde

Aux chaînes enchaînés et d’infos nous gavant
Nous craignons un virus qui détruit notre monde
Sans frissonner devant un mal plus dépravant
Silencieux implacable et donc le plus immonde

Il susurre le pire à notre humanité
Sciant gaiement la branche où elle est bien assise
Pour alimenter le bûcher des vanités

Nous brûlons l’essentiel pour d’hardies entreprises
Ivres de richesses et pauvres de bonté
Mais l’emprise de l’or est la pire méprise

Qui laisse sans moyens les savants le bravant
Avoirs ou savoir © Mapomme
20 h, j'applaudis les soignants