Quand la rime fuira ma plume d’oie usée,
Sans charme, ma harpe jouera d’amers accords.
Mes lauriers tout flétris, sur mes tempes neigeuses,
Envieront un barde, célébré car nouveau ;
Sans vouloir, il m’aura, la mine avantageuse,
Éloigné des regards, recueillant les bravos.
On me verra assis, la figure ombrageuse,
Écarté comme moi j’ai chassé mes rivaux ;
Alors, l’hiver viendra, sous des nues orageuses,
M’apprendre les frissons du ténébreux caveau.
Il sera mon passé, fleur à peine naissante,
Et moi, son laid futur, vieil arbre décati :
Au barde, la fraîcheur est injure blessante.
Pour qu’un glorieux renom soit fermement bâti,
Il faut à son ouvrage, une ardeur incessante,
Car de la moindre erreur, un grand renom pâtit.
Au faîte de sa gloire, si l’on entre au Musée,
C'est que fuit le prestige, à grands cris et à cor.
C'est que fuit le prestige, à grands cris et à cor.
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