samedi 9 septembre 2023

Sonnets sertis. Les quêteurs d’infini

Tout art que l’on exerce est fait dans la douleur
Et l’on songe souvent à cesser la torture.

Or l'œuvre est imparfaite et vole notre temps,
Celui qui permettait de tout simplement vivre ;
Bouffé par une idée, sans entracte luttant,
L’esprit est encombré de notes et de livres ;

Ainsi du monde exclu, l’artiste discutant
Avec lui-même, ira où nul ne peut le suivre,
Rageant de traînailler, sur un dessein butant ;
De cet âpre combat, éprouvé, il sort ivre.

Tous ses derniers amis estiment assez vain
Le temps qu’il sacrifie, quand tout n’est que poussière,
Car on oublie le peintre ainsi que l’écrivain :

De ces instants perdus, nul n’est bénéficiaire ;
Qu’il ait ou non frôlé la magie, le divin,
On trouvera toujours sa passion outrancière.

Les quêteurs d’infini, traquant mots ou couleurs,
Hors du monde, loupent la plus belle aventure.

Les quêteurs d'infini © Mapomme
D'après Gustave Courbet

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