mercredi 9 mai 2012

Two boys fishing

Sur un étang saumâtre en ce jour printanier
Flottent des nénuphars comme un vol suspendu
Sous l’azur virginal ce beau fruit défendu
La campagne bruisse de plaisirs braconniers

Près de la rive verte où frissonne légère
L'herbe fine d'un pré deux enfants du Bayou
Aux blue-jeans retournés jusque sur le genou
Les pieds trempant dans l'eau loin du chant des lingères

Attendent patiemment qu'un poisson vienne mordre
Et secouer enfin leur canne improvisée
Hors des cités sans âme aux rues aseptisées
Où le troupeau défile obéissant aux ordres

Visible vers l’aval le village s'étend
Maisons désordonnées aux planches vermoulues
Anarchie spontanée d’une ère révolue
Quand ce lieu n’en était qu’à ses premiers printemps

Par-dessus les maisons le clocher de l'église
Dresse sa pointe sombre en l’inutile élan
La quête sans espoir tel un bras appelant
Un père au ciel au ciel et qui s’y éternise

Une femme observe les deux enfants pêchant
En bonne mère inquiète elle pressent un danger
Si le monde évolue rien n’a pourtant changé
Il est fait de douleurs et de mauvais penchants

Les garçons n'en ont cure attendant impassibles
Qu'un gros poisson frissonne au bout de cette ligne
Plongée en l'onde trouble et qui attend un signe
En cette après-midi d'un dimanche paisible

Pêcheurs devant l'éternel © Mapomme

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