Dans les yeux des mourants coule un torrent d’effrois
Vers un lac abyssal empli d’incertitudes
Nourries par la souffrance et les vicissitudes
A dépérir sans fin dans de pesants draps froids
On y lit des questions dressées comme des croix
A soudain rechercher dans cette solitude
Un brin de compassion payé de gratitude
Lorsque le cœur s’égare et que la force décroît
Un tourbillon furieux emporte la raison
Le mécréant jadis si certain de son doute
Prie pour avoir eu tort de moquer l’oraison
De même la bigote ignore si sa foi
Est fondée et si Dieu est toujours à l’écoute
N’aurait-elle pas tort au moins pour cette fois
Nous avons si souvent fait sonner le beffroi
En vaines querelles et ridicules joutes
Dans les yeux des mourants coule un torrent d’effrois
L'instant décisif © Mapomme
d'après une photo sur iStockphoto
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