vendredi 4 mai 2012

Le grattouilleur de luth


Bonhomme promène sa verve salutaire
D’un Gavroche attardé sans pavés ni Voltaire
Qui défie les pandores traquant les jouvenceaux
Et cocufie gaiement le troupeau d’époux sots

Tout bien-pensant voudrait le voir de nez par terre
Haïssant le sans-souci aux refrains délétères
Les juges les notaires et les saute-ruisseaux
Notables notoires se gaussent de Rousseau

Bonhomme quand vas-tu casser ta pipe
Chantent en chœur les enfants de salauds
Au mauvais garçon qu’ils ont pris en grippe
Au barde têtu qui rit des ballots

Loin des orgues de messe et loin du presbytère
Il va brocardant l’ordre et le pas militaire
Sur son luth grivois il gratouille un morceau
Qui nargue les nantis et leurs navrants vassaux

Haro s’écrient ceux-ci Mort au célibataire
Qui ose glorifier les femmes adultères
Ce vil trousse-Margot et ce gâte-cuisseau
Qui vient jusque chez nous pour tremper son pinceau

Bonhomme la mort sans chômer nous fauche
Entonne le chœur dans quelque lieu pieux
Il serait temps de passer l’arme à gauche
Je ne puis car sans arme Jarnidieu

© Mapomme

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