Le soir quand tout se tait hormis le mal de vivre
Drainant dans mes veines son venin tentateur
Ronronne le moteur du réfrigérateur
Tandis que j’entrevois la fin qui nous délivre
Sans cesse je remets le moment fatidique
Mais aussi effrayant d'un sommeil ennuyeux
S’abandonner soudain dans des draps oublieux
Fermer hélas les yeux quel passe-temps merdique
Dormir
De sept à huit heures c'est s'écourter la vie
Tout ce qu'on pourrait lire écouter ou écrire
A aimer détester entreprendre et construire
Tout ça est avalé par nos nuits asservies
Dormir
Huit heures chaque nuit et deux jours par semaine
En vrai dix jours par mois ou quatre mois par an
Vingt-sept ans au total le chiffre est effarant
Perdre un quart de siècle est la condition humaine
Dormir
Je voudrais résister à cet affreux tyran
Mais le sommeil me gagne et me fait gaspiller
Les si précieux instants par la nuit grappillés
Les années fuient comme eau dans le désert brûlant
A dormir
Sarabande nocturne © Mapomme
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