lundi 14 mai 2012

Le fauve constellé


Le jour n'est qu'un oubli luisant de pacotille
Une absence de nuit Dans son antre fétide
Le noir félin sommeille hors des diurnes vétilles
Le jour peut parader indument intrépide
Jouant les rodomonts sans jamais l’affronter
Dans la place déserte il sait son temps compté

Le fauve bâillant dans son alcôve repose
Le poil encor luisant d'une bleuité sombre
Le piètre conquérant déjà se décompose
Dès les premiers signaux des messagers de l’ombre
Vers les monts irradiés menant sa troupe d’or
Il presse sa course dans un ultime effort

Pour trouver refuge car il entend qui s'étire
La paupière entreclose et la griffe tranchante
Le félin constellé regagnant son empire
D'un coup de patte leste il zèbre et ensanglante
L'azur faussement pur esquivant le combat
Dans les fourrés luisant d’un ultime incarnat

Partout naissent des feux lactescence des astres
Qui la mante bleu nuit constelle et ensemence
Le noir félin se rit du dieu de Zoroastre
Clamant à l’Univers sa suprême inclémence
Il fut à l’Origine et sera à la Fin
Se tenant à son centre autant qu’à ses confins

Scindant les premiers jours il conclura l’ultime
Les petits de l'histoire et les grandes altesses
Les génies sublimes comme les anonymes
Des plus belles pensées aux plus viles bassesses
Tout ce dynamisme vainement déployé
Deviendra la cendre d’un déflagrant foyer

Ailleurs un nouveau jour imitant l’harmonie
Dans son essai naissant dans l’ombre taciturne
Prétendra endiguer l’ignoble hégémonie
Qu’impose à l’Univers notre seigneur nocturne
Une belle épopée kyrielle de gourou
 A tout esprit candide offrira l’or des fous

Et le fauve amusé demeurera inerte
 Voyant d’autres fourmis lutter en pure perte
Puis il sera blasé par ce piètre décor
Encor

Félin stellaire © Mapomme

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