Un jour qu'un vent mauvais agitait les rideaux
Dans l'air appesanti d'un sombre après-midi
Dans mon demi-sommeil soudain je pressentis
L’agonie du mois d’août dans l’air frais chargé d’eau
Un orage approchait noir et dévastateur
Gavé de lourde pluie comme un constant regret
Dans les vapeurs d'un vin rosé léger et frais
Je voguais sur la brumes irisée de la torpeur
Le lit chaud caressait mon corps velu et nu
Aux contours rondelets d'un alerte Silène
Je pleurais l’été feu quand dorment les phalènes
Après avoir maudit ses talents méconnus
On pourrait discourir de façon inutile
De l’ingratitude des humains inconstants
Exécrant un vivant puis l’adorant mourant
Mais à quoi bon parler des humeurs versatiles
La vie est ainsi faite et nous allons en vain
Toujours insatisfaits le passé déplorant
Méprisant le présent le futur redoutant
Car nous parons hier d’un faux habit divin
Dans la somnolence des torpeurs digestives
Qui drapait dans sa cape ces pensées imprécises
Telle la caresse suave et indécise
D'un cigare odorant à la fumée lascive
Le ciel laissait planer le spectre de l'orage
Dessinant sans arrêt des cercles concentriques
Tel un requin dansant sa ronde terrifique
L’automne menaçant rôdait dans les parages
L'été portait déjà sa funèbre oraison
Dans l’écho étouffé des lointaines rumeurs
Les cigales se taisaient dans l’amère langueur
De l'ivresse perdue sans rime ni raison
Orage d'été © Mapomme
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