vendredi 11 mai 2012

Sur les quais du Vieux Port

Sur les quais du vieux port je traîne sans envie
Aux heures apaisées de la profonde nuit
L’écho de mon pas résonne aux murs décrépis
Me voici victime par une ombre suivie

J'admire dans les airs autour des lampadaires
Quelques chauves-souris dans leur vol si précis
Dans leurs acrobaties toupillant sans souci
Dans le halo dansant telles des bayadères

C'est un ballet prenant parfois même inquiétant
Quand poursuivant sa traque une d'elles sur moi
Fond obstinément depuis la hauteur d’un toit
Paraissant m'attaquer Au tout dernier instant

Elle s'écartera me laissant apeuré
Le corps tendu crispé sur le trottoir humide
Rassuré je poursuis ma quête d’Hespérides
Sans rumeur humaine sans rien pour me leurrer

Je dévisage en vain les cieux inanimés
Pas une étoile en vue pas d’astre qui crépite
Les feux de la ville notre Infini limite
A un trou noir où l’espace s’est abîmé

Sous ce plafond profond qu’enfants nous colorions
Nous cernent sans ordre des tours agglutinées
Où hélas nous rangeons nos viles destinées
Sans poursuivre aucun Grâal sans un espoir d’Orion

Je vais et m'enfonce dans la profonde nuit
Donnant un coup de pied triste et désenchanté
Contre la capsule d'un soda éventé
La capsule en roulant le silence détruit

Dans un bruit cyclique traçant vers un café
La vrille soulageant du silence angoissant
Sur le pont déserté dans l'espace croisant
De ce vaisseau de pierre en un vol étouffé

Le vol silencieux © Mapomme

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