Avez-vous vu sur l’Alhambra
Jouer le soleil se mourant
Rougeoyant d’un ultime éclat
Sur les remparts indifférents
Le beau palais des rois Nasrides
Rubis sertis sur la montagne
Nouveau jardin des Hespérides
Est un fantôme de l’Espagne
Bâti pour le plaisir d’un jour
Voici bien sept siècles qu’il dure
On quitte à regret son séjour
Enluminé de fioritures
Ainsi qu’en un conte de fées
Au milieu du chant des oiseaux
On parcourt le monde d’Orphée
Dans le doux bruissement des eaux
J’ai fait ce voyage pour voir
L’Afrique égarée en Europe
Seul prodige apte à m’émouvoir
Quand le ciel se teint d’héliotrope
Je me suis vu en souverain
Ayant sous les yeux ce spectacle
D’un beau joyau en son écrin
Sans me lasser de ce miracle
J’ai deviné sa préférence
Pour un lieu chantant au matin
Ou sa vespérale espérance
En lisant un penseur latin
Roi Boabdil tu es à plaindre
D’avoir connu puis fuit Grenade
Son deuil constant devait t’étreindre
En songeant à ces promenades
Malgré la flamme d’un espoir
Je sais la perte irrémédiable
Et les frissons de nonchaloir
Sans nulle guérison durable
Jardin grenadin © Mapomme
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