Au bazar la voyante a conté mon passé
Bien plus beau que le vrai Je l’ai donc acheté
Puis ce fut mon présent Je le lui ai laissé
Dès qu’elle a dit le mot futur j’ai sursauté
Non Laissez-le aux crétins bouffis d’ambition
Nous aurons bien des mois des ans pour déchanter
Fi de la vérité gardons nos illusions
Plus impératives que la réalité
Grâce à l’espoir parfois elle deviendra rêve
Il est plus important de vouloir que d’avoir
Tout accomplissement est un espoir qui crève
La crainte d’échouer vaut tous les vains savoirs
Parvenu au sommet l’alpiniste est déçu
Il a perdu son âme et redescend sans flamme
Aussi faut-il craindre d’avoir un aperçu
Qu’il soit bon ou mauvais de l’avenir madame
Combien mourraient déjà sachant l’inanité
De leur future vie qu’un passé détermine
Que des espoirs naissants il fait des vanités
Qu’ils sont toujours promis à l’infâme vermine
La voyante a souri prenant les pièces d’or
Et je suis reparti au soleil exposé
Par les rues désertées des vains conquistadors
En me récitant mon passé recomposé
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