Les fleurs sauvages

J'ai cueilli des brassées de pâles fleurs sauvages

Bouquet peu odorant à la simple beauté

Au pied de la pente de souvenirs hantés

 Par l’ode de l’effort lors des passés blavages

Au bas de la colline au siècle précédent

Des paysans trimaient à s'en briser l'échine

Pour faire pousser du blé sans l’aide de machine

Sur des terrains ingrats depuis des milliers d’ans

Les guerres sont venues et leurs moissons de croix

Et les fiers monuments liste laide et macabre

Gravés de noms obscurs dans la froideur du marbre

Arbre aux branches coupées futurs de désarroi

Tous les champs cultivés furent abandonnés

Laissant place aux buissons chassés dans l’ancien temps

Abandonnant la pente au maquis triomphant

Où de tristes spectres s’en viennent frissonner

C'est là que j'ai cueilli ces quelques fleurs méliques

Aux pétales clamant les chants presque oubliés

D'ancêtres paysans à la terre liés

Et qui l’ont imprégnée d'échos mélancoliques

Ce bouquet est pour toi mon âme et ma conscience

Il est frais naturel épris de liberté

Au rustique parfum des enclos désertés

Rappelant aux humains une abolie alliance

Blavage © Mapomme