samedi 12 mai 2012

Paradoxe discutable

Qui n’a déjà songé combien nos vies sont brèves
Or nous les occupons à nous haïr pourtant
Combien de temps perdu et de précieux instants
Avons-nous tous gâché à chicaner sans trêve

Tel un marcheur aveugle écrasant une fleur
Ils ne reviendront plus comme de vieux journaux
Emportés violemment par l'eau du caniveau
Goulûment avalés par la bouche d’égout

Devons-nous regretter tous ces moments stupides
Ces haines ces rancœurs ces vaines fâcheries
Ces plaisirs malsains à lancer des vacheries
Toutes nos jalousies nées de désirs turpides

Pourtant on apprécie grâce aux actes qu’on blâme
Tous les élans du cœur sans besoin de sermon
Les saints ont des mérites car il est des démons
L’Eden n'a de saveur que si l'on craint les flammes

Remercions la bassesse l'amer vin des tourments
Le fiel des jalousies qui nous font estimer
Ces tendres archipels ces îlots sublimés
Ephémère accalmie sur l'océan dément

L'homme est un être étrange à qui il plaît souvent
De ne voir que l'ivraie l'obscur et la douleur
Mais qui retient le miel l'éclair et la douceur
A s’en fleurir le cœur dans les instants suivants

Et il pavoisera de l’oriflamme azur
Sa mémoire soumise aux tempêtes et crises
En gravant ce soleil sur la pierre morne et grise
Des éternels futurs pavés d’un or impur

Le goût de l'orage © Mapomme

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