Loin des discours redondants de l'abbé Tisseur
Dissertant c’est certain dans le calme couvent
Sur un évangile vu sous un aspect savant
La fontaine et le vent semblaient bons professeurs
Je m'étais retiré dans le chant des oiseaux
Vers le bassin d'eau claire inondé de rayons
Je songeais Par ces feux tous nos sens éveillons
Frémissons sous l’azur quand bruissent les roseaux
En ce bel après-midi Dieu s'il existait
Semblait plus présent dans la chaleur du printemps
Que dans les litanies que le prélat content
Ânonnait tout près là quand il nous enchristait
La beauté était simple et le discours si vain
Durant la digestion drapant notre assemblée
Qui aurait été par la Nature comblée
Car dans des écrits saints logeait moins de divin
Je ne me souviens plus du sujet du discours
Car le débat suppose une contradiction
Mais j’ai gardé du ciel bleu la bénédiction
Du chant de la fontaine un nymphique secours
L'air avec tendresse déposait son baiser
Parfumé d’un été survenu avant terme
C’est dans ces instants-là que souvent l’idée germe
Et il me plût soudain de vouloir l’apaiser
Presqu’entièrement nu je plongeai dans l’eau pure
Du bassin du couvent de l'eau bénite en somme
Me baptisant tout seul loin des canons de Rome
Complète immersion dans les jardins d’Epicure
Un grand plouf couvrit donc le discours du curé
Derechef l'assemblée approuva mon propos
Assoupie par la vie s'exprimant sans un mot
Par l’oiseau le ruisseau au doux chant murmuré
L'abbé vint me gronder pour ma sottise
J’allais attraper froid c’était inopportun
Il se sentait surtout réprouvé
c’est certain
Ayant le cul botté par Saint François d'Assise
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