Que suis-je en vérité ? Rien qu’un épi
de blé,
Au
beau milieu d’un champ, frissonnant sous l’orage,
Comme
ses semblables qu’on voit aussi trembler,
Ne
pouvant l’arrêter ou lui faire barrage.
Que
peut un simple épi, si tendre et encor vert,
Dans
la fureur d'un temps qui menace et qui gronde ?
Il
se voit ballotté par un pouvoir pervers,
Se
moquant des épis qui croissent dans le monde.
Il
suffit d’un éclair qui foudroie au hasard
Quelques
jeunes épis pour
qu’ils ne soient que cendres ;
La
faux de l’ennemi tranche
pis qu’un rasoir,
Et
on peut l’augurer sans la moindre
Cassandre.
Mais,
si en tous les champs se dressent des
épis,
Pourra-t-on
empêcher de chacun la croissance ?
Face
à cette marée s’élevant sans répit,
Nul
n’étouffe un combat quand il a pris naissance.
Les
blés étaient bien verts, de pauvres gringalets,
Ayant
si peu vécu, au sortir des froidures,
Qu’on croyait les chasser d’un
seul coup de balai :
Or,
sitôt qu’elle est née une rébellion dure.
samedi 3 mai 2025
Élégies. Un simple épi de blé
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