dimanche 18 mai 2025

Élégies. Lettres d’un autre temps

Sans fin, la jeunesse s’enfuit à tire-d’aile,
Avec tous les printemps des souvenirs heureux ;
Si en mars reviennent toujours les hirondelles,
Jamais on ne revoit nos frissons amoureux.

On demeurait parfois plus d’une année entière,
Sans jamais se revoir, en conservant le lien
Par des lettres trouvant en l’absence matière
Au retour augurant que tout finirait bien.

Ces lettres sont restées le plus souvent recluses,
Dans une boîte en fer, relues avec émoi ;
L’
écume sur le roc, vague après vague l’use
Et ainsi les années ont imposé leur loi.

La passion s’atténue, mais l’affection demeure,
Car on garde en trésor ces fruits de la passion ;
Jamais, malgré les ans, les grands amours ne meurent,
Mais les amants le font, fauchés sans sommation.

Avant de rejoindre l’enfer ou l’élysée,
Elle a brûlé ces mots écrits par des ados,
Pour n’être en aucun cas des autres la risée,
Pour des mots doux d’antan et de lointains credo.


Lettres d'un autre temps © Mapomme

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