Élégies. Le maître des Furies

Il fut un proche temps, où l’on appréciait le verbe
De ce tribun de gauche, aux lyriques accents ;
Si ses discours plaisaient, quoiqu’un peu trop acerbes,
L’outrance était pesée, sans propos indécents.

Est-ce par les réseaux qui soudain nous transforment,
Nous poussant à l’extrême, enrageant les humains,
Ou le confinement dont l’impact fut énorme ?
Au sortir, le leader n’eut plus rien de commun

Avec d’anciens discours aux valeurs estimables.
De l’ire indomptable avec des policiers,
Aux fureurs des propos, si souvent peu aimables,
Notre sang-froid se vit amplement supplicié !

Puis, d’un coup, il fut pris d’élans de tyrannie,
Commandant ses alliés, sans un commun accord ;
En maître des furies, son passé il renie,
Vers le côté obscur s’en allant sans remords.

Pointant du doigt les juifs, la chasse semble ouverte,
En pensant acquérir le vote musulman,
Qu’il croit unanime. Son âme s’est offerte
Au démon du pouvoir, payé en reniements.

Le maître des Furies © Mapomme