S’oublier de fiction,
fuir la réalité,
La
laideur d’un futur que je pressentais moche :
Ainsi,
on me voyait par le rêve habité,
Soit
sur un banc lisant, soit béat au
cinoche.
Se
retirer du monde, alors que déraillait
Le
rêve américain, nourrissant l’inquiétude
D’un
tragique avenir, et
que me tenaillait
L’obscur
pressentiment de jours d’incertitude,
Semblait
l’échappatoire à ces appréhensions.
Dans
le parc, sur un banc, quasiment immobile,
Je
vivais loin de là, dans
d’autres dimensions,
Nourri
par les récits de créateurs fertiles.
En
refermant le livre, après l’ultime mot,
Je
retrouvais la vie, aux lendemains moroses,
Présageant
la plongée vers des foules de maux,
Aux
chemins non semés de pétales de roses.
Parfois,
le solitaire, aux
rêves d’inconnu,
Rencontre
une âme belle, à la sienne semblable,
Dévorée
de craintes : quel soutien bienvenu,
Mais
qu’on quitte pourtant,
sans nul motif valable.
samedi 10 mai 2025
Élégies. Se retirer du monde
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