Coule sans bruit le temps, nous laissant
inchangés,
- Du
moins, nous le croyions, avec quelque insouciance ;
Pourtant,
tout jour passé nous rendra étranger,
Nous
piquant notre
joie, sans qu’on en est conscience.
Nous
jouions sur les mots, à l’instar d’un jongleur,
Avec
habileté, grâce au vocabulaire,
Et
nous riions de tout, en jeunes bateleurs,
Des rires nous payant pour ludique
salaire.
Dans
une pergola, buvant un café clair,
Quelque
peu transparent, si bien qu’on pouvait boire
Quatre
tasses presto, sans jouer sur nos
nerfs,
Sans
vider nos poches, ni trop faire la foire.
Hors
du proche lycée et loin de nos
parents,
Nous
gloussions d’une vie qui semblait éternelle ;
Illusion
que tout ça, les plaisirs se barrant,
Les
copains et la joie, partis à tire-d’aile !
Parfois
j’ouvre un coffret empli de souvenirs,
D’indolents
gloussements, étendard de notre âge :
Ni l’or, ni les diamants ne
peuvent soutenir
Quelque
comparaison avec nos badinages.
D'après Les copains d'Yves Robert

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