jeudi 22 mai 2025

Élégies. Demeurer des enfants

Coule sans bruit le temps, nous laissant inchangés,
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Du moins, nous le croyions, avec quelque insouciance ;
Pourtant, tout jour passé nous rendra étranger,
Nous piquant notre joie, sans qu’on en est conscience.

Nous jouions sur les mots, à l’instar d’un jongleur,
Avec habileté, grâce au vocabulaire,
Et nous riions de tout, en jeunes bateleurs,
Des rires nous payant pour ludique salaire.

Dans une pergola, buvant un café clair,
Quelque peu transparent, si bien qu’on pouvait boire
Quatre tasses presto, sans jouer sur nos nerfs,
Sans vider nos poches, ni trop faire la foire.

Hors du proche lycée et loin de nos parents,
Nous gloussions d’une vie qui semblait éternelle ;
Illusion que tout ça, les plaisirs se barrant,
Les copains et la joie, partis à tire-d’aile !

P
arfois j’ouvre un coffret empli de souvenirs,
D’indolents gloussements, étendard de notre âge :
Ni l’or, ni les diamants ne peuvent soutenir
Quelque comparaison avec nos badinages.

Demeurer des enfants © Mapomme
D'après Les copains d'Yves Robert

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