Élégies. Il pleut dans le désert

Il n’est rien d’anormal, puisque se sont produits
Déjà dans le passé d’étranges phénomènes ;
Ce n’est pas tous les ans qu’on voit comme aujourd’hui,
Quelques anomalies dans la même semaine !

Les dégâts immenses paraissent s’enchaîner,
Frappant en divers lieux car s’accroît leur fréquence.
Le rythme des malheurs en devient effréné,
Où se suivent de près d’alarmantes séquences.

De fortes averses frappent le Sahara,
Où des inondations ont ainsi été vues,
Et même en Arabie, d’un coup on s’effara
De dromadaires pris dans de soudaines crues.

Durant ce temps, on nie avec aveuglement,
Pesant d’un poids croissant, l’évidente menace
Sur le monde futur, car ce dérèglement
Accable toute vie d’une éclipse tenace.

On parle de milliards, qui ne sont qu’illusion,
Si le vivant entrait dans une nuit épaisse ;
Faut-il tant exploiter, creuser à profusion,
Et que sont les milliards, si on n’a plus d’espèces ?

Il pleut dans le désert © Mapomme