jeudi 1 août 2024

Élégies. Le char de Phaéton

Il est fini l’été, le bel été d’antan,
Les soleils éclatants et les vastes tablées !
Dans l’intense chaleur, on demeure haletant,
Écrasé par le char d’un nouveau Phaéton.

Voyez les champs brûlés, les cours d’eau asséchés
Et les humains vivant après le crépuscule !
C’est l’Espagne en tout lieu, pour prix de nos péchés,
Car ce char affolé, changeant tout, nous bouscule.

On vit dans la soirée, on dort l’après-midi,
Nourri de frais sorbets, et buvant de l’eau pure ;
On erre en la maison, assommé, étourdi,
Tant l’effort, en journée, rendant la marche dure.

Dans la maison vide, je vais tel un gardien,
Soumis aux courants d’air et aux incertitudes ;
Hors l’ombre, nul salut, tant les feux méridiens
Soumettent à des jours de folle solitude.

Il est fini, l’été ; Lucullus s’assoupît,
Car pénible est la nuit, à la chaleur sans trêve ;
Le génie estival est désormais flapi
Et s’envolent au loin tous nos antiques rêves.
Le char de Phaéton © Mapomme

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