jeudi 1 août 2024

Élégies. Bacchus, emplit ma coupe !

Je m’enivre de vin, dispensateur d’oubli ;
Bacchus emplit ma coupe et submerge ma peine,
Car des joies d’autrefois un grand nombre a pâli,
Qui ont hélas fini tout au fin de la benne.

Les ceps sont alourdis des grappes mûrissant
À l’abri des feuilles, se gorgeant de lumière ;
Les cigales chantent le charme assoupissant
Des prières sacrées des aurores premières.

Les milans voltigent dans l’azur ébloui,
En se faisant la cour par des acrobaties ;
 Malgré tout le bonheur, déjà évanoui,
A quitté les tablées des chaudes facéties.

Une ombre erre toujours, dans les pâleurs du jour,
Absente et si présente, un siège restant vide ;
L’été nous a trahis, nous livrant sans recours
Aux regrets d’un départ, adorateurs sans guide.

Enivrons nous de vin, livrés en ses vapeurs,
Quand l’échanson nous sert un nectar en carafe !
L’été ne sera plus, car nous aurons si peur,
Qu’on grave dans le marbre une fraîche épitaphe.
Bacchus, emplit ma coupe ! © Mapomme
d'après Diego Velasquez

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