dimanche 28 juin 2020

Nouveau Millénaire. Sur un parquet glissant un fâcheux acronyme


La Justice est injuste et s’affranchit des Lois
Si tel César jadis franchissant la limite
Que l’État assignait à ses brillants exploits
Des magistrats partiaux agissaient en termites

Rongeant le noble bois du plus parfait parquet
Et voulaient en trophée brandir devant la foule
Toute tête à claques que sans fin ils traquaient
Et dont l’impunité leur collerait les boules

Le troisième pouvoir s’arroge quelquefois
Droit de légiférer et au peuple dénie
Le droit d’aller voter selon ses propres choix  

Quand un pouvoir détient par quelques vilénies
Tous pouvoirs en ses mains sans respecter la Loi
Et par ces artifices se voit en bon génie

La Justice est aveugle et le pouvoir muet
Quand un schisme profond partout s’instituait
 Un fâcheux acronyme © Mapomme


samedi 27 juin 2020

Nouveau Millénaire. Les Comités de salaud public


On voit des tribunaux en tous lieux s’ériger
On y juge les mœurs les guerres et l’Histoire
Et le tyran Présent sans jamais transiger
Blâmera l’écrivain au muet écritoire

Contre un roi absolu sans un mot engagé !
Dira le sycophante en l’acte accusatoire
Dans le présent douillet protégé des dangers
Il agite une main qu’il veut imprécatoire

Qu’importe le génie la bravoure et le bien
Que tout illustre aîné offrit à son époque
Le voici condamné par d’enragés gardiens  

Qui jettent le passé aux fauves qui le croquent
Tout comme leurs aïeux à la meute des chiens
Car de l’évolution des esprits ils se moquent

Et se croyant parfaits en dieux d’un nouveau temple
Ils voudraient que chacun soit fait à leur exemple 
 La justice décapitée © Mapomme


dimanche 21 juin 2020

Nouveau Millenaire. Et s’en aller masqué sous les libres étoiles


Homme libre toujours tu chériras l’amer
Peignant des nuages sur l’azur sans orage
Tu crois marcher sans chaîne en un monde cyber
Les murs ont des micros dans les moindres parages

Les réseaux te fliquent traquant tous tes propos
Et tu dois bien penser sans liberté aucune
Sitôt que tu dévies de l’avis du troupeau
Cloué au pilori tu subis la rancune

Car le troupeau renie l’aventureux rêveur
Disgressant hors sentier de l’opinion commune
On voudra t’asservir au credo des serveurs  

Et te briser les reins dès que tu importunes
Si tu vas affranchi n’attends nulle faveur
Au cyber tribunal pour tes libres tribunes

Tu dois penser commun et non avec ton cœur
Ou porter un masque pour défier les traqueurs
Street Art © Bankƨy 




samedi 20 juin 2020

Nouveau millénaire. Un puits sans fond


Feignez de vénérer les mots d’or des frontons
Tout en sapant sans fin les piliers de nos temples
Si seuls comptent vos droits des devoirs que fait-on ?
Entre ces deux piliers le précipice est ample

Les bienfaits privés pour lesquels nous luttons
Et l’intérêt public peuvent-ils vivre ensemble ?
Le premier s’efface selon le grand Platon
Au profit du second sinon le temple tremble

Pour un peu plus de plus s’ameute un populo
Demandant à l’État un dû très discutable
Au détriment des autres la prime et pas d’impôts 

Parés à en découdre et renverser la table
Selon la pyramide d’Abraham Maslow
Défile dans la rue une foule insatiable

Pour combler le nourri l’affamé étouffons
Du besoin au désir voilà un puits sans fond 
Les piliers de nos temples © Mapomme 

vendredi 12 juin 2020

Nouveau millénaire. Kalòn kakòn : Un si beau mal


Le monde va aveugle et l’esprit mortifié
Faisant passer le temps sous les fourches caudines
D’un présent éphémère au regard falsifié
Mais feinte contrition n’est jamais en sourdine

Que serait le printemps s’il n’y avait l’hiver ?
Faut-il crier haro sur les défauts des âges 
En voulant à présent par un affreux travers
Faire peser des chaînes sur nos libres usages ?

L’émotion compare des malheurs lointains
Mesurés à l’aune des droits de notre époque
Nos aïeux n’allaient pas vêtus de soie et de satin

Et vivaient miséreux dans de sombres bicoques
Des nobles régentaient arrogants et hautains
Ou des bourgeois naissaient d’un commerce équivoque

Rétif à toute haine au slogan extrémal
Je me méfie toujours du chant d’un si beau mal
Les chants d'un si beau mal © Mapomme
avec l'aide de Waterhouse


samedi 6 juin 2020

Nouveau millénaire. La justice des rues n’est pas celle des cours


Un peuple a envahi la rue déserte hier
Et la meute réclame une tête tranchée
Que le procès soit bref que le bourreau soit fier
La haine poing levé sans fin s’est épanchée

Pas de paix sans justice a longuement scandé
La foule bigarrée qui expédie l’affaire
Mais la Justice irait avec les yeux bandés
Si le juge asservi sous la pression s’affère

Pas de procès sans paix et chassons la passion
Qui aveugle et confond justice avec vengeance
Le jugement serait pure abomination

Si le juge faisait à la haine allégeance
Tout le pays serait dans la sidération
Si l’arrêt se rendait dans une extrême urgence

Que jamais la Raison ne cède à la tempête
Et hurle avec folie Qu’on lui coupe la tête !
Pas de paix pas de justice © Mapomme




Nouveau millénaire. Notre monde évolue et rien n’est révolu


À mon heure dernière il me faudra bien clore
Les yeux et le chapitre avec ce goût amer
D’inachevé durable Alors naissante flore
Je croyais au progrès qui semblable à la mer

Vient à bout de tous maux comme l’eau de la roche
La paix semblait régner sans véritable effort
Le paradis perdu me paraissait si proche
Germant sur le champ vert d’un éternel essor

Or les démons d’antan sont comme le chiendent
On les croit disparus mais reviennent en force
Et rongent l’arbre sain au-dessous de l’écorce

Le conflit reparaît barbare et décadent
Le riche prospère sur le dos des perdants
Et le Klan sans masque poursuivra ses entorses

À ma dernière heure triste je m’en irais
Car rien n’aura changé en dépit des progrès
 Le feu couve sous la cendre © Mapomme