samedi 3 août 2024

Élégies. Aulnes et peupliers

Pleurez des larmes d’ambre, en la rivière allant
Vers le fleuve et la mer, pour marquer la tristesse
Du décès d’un frère des cieux dégringolant,
Ayant conduit un char, sans aucune justesse !

Un parent périssant plonge dans l’affliction
Et si les dieux puissants ont leurs raisons, qu’importe !
Ce brusque arrêt des cieux, fichue malédiction,
Viendra broyer le cœur et à la rage exhorte.

Aulnes et peupliers, vastes forêts de pleurs,
Que vos larmes ambrées, aux rives boréales
Montrent le désespoir des dolentes pâleurs
D’inconsolables cœurs aux peines sororales !

Ainsi, bien des forêts naissent dans les maisons,
Muettes dans l’ombre, préférant l’eau à l’ambre ;
Passeront les années, menant à la raison,
Mais les feux de l’été se teindront de décembre.

Ces forêts recluses frissonnent, par moments,
Devant un fauteuil vide et la parole absente ;
La maison est plongée dans un muet tourment
Et que de nostalgies demeurent sous-jacentes.
Aulnes et peupliers © Mapomme
d'après un photomontage demeuré anonyme

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