jeudi 29 août 2024

Promenades. Le grand convalescent

 Hier, en empruntant le chemin forestier,
J'ai vu un châtaignier quelque peu invalide,
Dont des branches pendaient, tel un membre estropié
Dépourvu de vigueur, le tronc pourtant solide.

Un bout de celui-ci semblait un peu noirci,
Bien que ses feuilles soient intégralement vertes ;
Un ancien incendie le laissa en sursis,
Car de troncs calcinés la pente était couverte.

Pauvre ami végétal épargné par la mort,
Tu ne sais pas pourquoi la Parque te fit grâce :
Je ne le sais pas plus, moi dont l'étonnant sort
Me fit frôler l'enfer et m'en laissa des traces !

Deux vertèbres brisées, du métal dans mon cou,
Et une cicatrice égayant ma poitrine
Rappellent que la faux m'a frôlé par deux coups,
N'ayant pas ces jours-là une humeur très chagrine.

Mon frère végétal, comme moi résilient,
Nous faillîmes deux fois quitter cette existence :
Est-il en ce bas monde un mystère nous liant 
Ou quelque ange gardien nous portant assistance ?
Le grand convalescent © Mapomme

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