Parfois on reste en vie sans demeurer soi-même,
Soit en vivant heureux, mille fois plus gourmand,
Le cœur et l'âme pris de sentiments extrêmes,
Se croyant immortel après l’effarement.
Mais, on survit aussi, apeuré et fragile,
Tel un héros mythique redevenu enfant,
Qui craint une forêt sans amical Virgile
Qui, des maux de l’enfer, un poète défend.
Bien plus qu’à mi-chemin des ténèbres puissantes,
Leur seule obscurité habite le regard
De l’égaré qui sait que la pente est glissante,
Qu’elle rend hors-la-vie et à jamais tricard.
La vigueur et l’envie en demeurent gelées,
Cet hiver jusqu’aux os vient en fatal héraut,
Avec son avant-garde inflexible et zélée,
D’un vieux corps réduisant la défense à zéro.
Quand vient le soir, affreux, à la forêt semblable,
Où s’égara soudain un poète autrefois,
Cet endroit est un gouffre, un néant effroyable,
Un verdict boréal sans potentiel pourvoi.
Dans la forêt obscure © Mapomme
avec l'aide d'Ivan Shishkin et Antonio Cotti
avec l'aide d'Ivan Shishkin et Antonio Cotti
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