dimanche 11 août 2024

Élégies. L'affreux tonneau percé

 Les jours passent mornes, semblables en tout point,
Telle une eau de torrent, au début de l’automne ;
Fuitent les secondes, sans qu’il en soit besoin,
Grains de sable engloutis par les années atones.

Un jour après l’autre, nullement n’est comblé
Malgré tous mes efforts, le tonneau de la vie ;
Où cela mène-t-il, sinon à m’accabler,
Comme tout un chacun qui voit son eau ravie ?

Les ans sont-ils percés de mille infimes trous,
Car ils n’ont pu combler et mon cœur et mon âme ?
Le tonneau de la joie n’a été, peu ou prou,
Depuis longtemps, je crois, éclairé d’une flamme.

J’avais le feu sacré et un espoir ardent,
Dans mon caban d’antan, une confiance en poche ;
Par les poches trouées, celui-ci se perdant,
Comme filent les ans, les rêves s’effilochent.

Les jours filant vite, je n’en attrape aucun,
D'un geste décisif : mes poches sont percées,
Comme un fameux tonneau dont parlent les bouquins :
Mon espérance ainsi s’en trouve dispersée.
L'affreux tonneau percé © Mapomme

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