Ces derniers temps on voit, jaillir dans les musées
Des enragés craignant, futur peu reluisant,
Par une analyse largement diffusée,
La fin de toute vie d’ici cinq à six ans.
Devant une assistance amplement médusée,
Ils jettent de la soupe, en ardents militants,
Sur des œuvres connues, à demi accusées
D’être pour le pays des biens non importants.
« Mieux vaut s’alimenter d’une façon plus saine
Qu’un art assez futile et de moindre intérêt ! »,
A-t-on dit gravement, dans cette mise en scène.
L’art nourrit l’intellect, songe un esprit concret,
Telle Péro, au nom de la piété romaine,
Son sein gorgé de lait au prisonnier offrait.
En quoi se priver d’art combattrait la misère ?
Car un chef-d’œuvre charme et offre des attraits,
Et en rien n’empêche toute aide alimentaire ?