À J. Sheridan Le Fanu
Que néfaste on pressent par
un obscur auspice.
Certains dans le passé ont
tutoyé l’abîme
Enivrés du danger et d’autres
ont péri
Papillons attirés par un
éclat sublime
Se brûlant les ailes pour
un être chéri.
L’objet de leur amour
est un troublant vampire
Qui la même passion paraît
avoir nourri ;
L’enjôlé donnerait s’il
l’avait un empire
Pour un mot presque doux
l’esquisse d’un souris.
Laura a succombé à l’étrange
inconnue
Recueillie une nuit
après un accident
Émue par l’infortune en
son âme ingénue.
Modérer sa passion n’est
en rien évident
Et l’on vit un enfer
croyant toucher aux nues ;
Se consume le cœur d’un désir
trépidant.
Sait-on si Carmilla n’a
eu qu’indifférence
Ou souffrit la voyant choir dans le précipice ?
Ou souffrit la voyant choir dans le précipice ?