Ne vieillissez pas trop, patriarches humains :
Il est une limite au cerveau qui bargeote !
Voyez le Grand Ramsès, au règne hors du commun,
Auquel les médecins n’ont sauvé la jugeote !
L’esprit, plus que la vie, l’a d’un seul coup quitté !
Agonie des idées, la nuit s’est abattue
Et voici le géant qui ne peut l’éviter !
Sans la raison pourquoi une vie s’évertue ?
C’est un naufrage affreux, que subit cet esprit,
Quand la tête est bien faite en plus d’être bien pleine ;
Vers l’Abysse un trésor qui avait tant appris,
Coule avec le savoir d’un réfléchi Silène.
La faucheuse a traîné : il est des profondeurs,
Pires que le néant, qui l’esprit enténèbrent,
Vieux glaneur musardant ; éternel émondeur,
Pourquoi traîner ainsi sur ton chemin funèbre ?
Accorde ou bien la grâce, ou alors le repos,
Sans même différer, quand débute un naufrage !
On sait bien qu’à terme tu nous feras la peau :
Si tu ne fais mercy, finis bien ton ouvrage !
Chute d'un patriarche © Mapomme d'après Ford Madox Brown
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